Au détour d’une tribune dans laquelle elle expose sa stratégie d’« union » pour conquérir la mairie de Paris en 2026, Rachida Dati a confirmé qu’elle maintenait sa candidature à la législative partielle prévue en septembre dans la 2e circonscription de la capitale, face à l’ex-premier ministre Michel Barnier, pourtant investi par son parti, Les Républicains (LR).
« L’élection législative qui aura lieu dans ma circonscription des 5e, 6e et 7e arrondissements sera la première étape du rassemblement et de la dynamique de victoire à Paris », a annoncé, samedi 23 août, dans la Tribune Dimanche, la ministre de la culture, Rachida Dati.
La maire (LR) du 7e arrondissement n’a pas apprécié la candidature de Michel Barnier, qu’elle estime « instrumentalisée », dans cette circonscription où l’élection du député macroniste, Jean Laussucq, a été invalidée par le Conseil constitutionnel pour irrégularités dans ses comptes de campagne. L’élection doit se tenir les 21 et 28 septembre.
« Opportunité historique »
« Je refuse que les Parisiens se fassent imposer des candidats semant la désunion au détriment de notre combat commun pour Paris, poursuit Mme Dati. J’invite les forces politiques de la droite et du centre à prendre leurs responsabilités. Dès à présent, j’assumerai les miennes et je le ferai jusqu’au bout. »
A la fin du mois de juillet, la présidente de la fédération LR de Paris, Agnès Evren, espérait encore trouver un accord « d’ici à la rentrée » avec Mme Dati afin d’éviter une guerre fratricide. C’était sans compter la volonté d’en découdre de la ministre de la culture. « Je me présente aux suffrages des Parisiens pour un seul objectif : gagner Paris et rendre aux Parisiens la ville qu’ils méritent », déclare-t-elle à l’hebdomadaire, estimant que la capitale « vit une crise sans précédent ».
« Aujourd’hui, nous avons l’opportunité historique de tourner cette page. Nous avons un projet solide, des élus implantés dans tous les arrondissements et l’énergie pour transformer Paris », ajoute-t-elle, appelant à « unir toutes les forces de la droite et du centre autour d’un projet commun ».
Agenda judiciaire et électoral
Exclue de LR en 2024 après avoir été recrutée en janvier 2024 par Gabriel Attal pour entrer dans son gouvernement comme ministre de la culture, Rachida Dati a depuis repris sa carte. De son côté, Michel Barnier a martelé début août ne pas être « candidat à autre chose qu’à la députation ».
A cet agenda électoral, Mme Dati, 59 ans, doit faire correspondre son agenda judiciaire : elle a été renvoyée le 22 juillet en procès pour corruption et trafic d’influence, soupçonnée d’avoir perçu 900 000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil avec une filiale de l’alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne.
Elle a fait appel de la décision. La date précise du procès devrait être fixée lors d’une première audience prévue le 29 septembre.