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FRANCE 5 – LUNDI 25 NOVEMBRE À 21 H 05 – MAGAZINE

Verre d’eau à moitié plein. Le fait même que France Télévisions diffuse « Sur le front » est positif, alors que la programmation de sujets environnementaux a baissé de 30 % entre avril 2023 et avril 2024 dans 19 médias français (France 5 n’en fait pas partie), selon l’Observatoire des médias. Pour le reste… Savoir que l’eau que nous buvons est polluée a de quoi inquiéter.

Les journalistes du magazine présenté par Hugo Clément se sont donc intéressés à ces divers polluants. En commençant par les nitrates, que l’on retrouve dans les puits de captage d’eau potable, comme l’explique Mickaël Derangeon, vice-président d’Atlantic’eau, service public chargé de l’eau potable sur 148 communes de l’Ouest.

Direction ensuite les Deux-Sèvres, où est implantée l’usine qui produit l’eau en bouteille Fiée des Lois, vendue dans les magasins Intermarché. Mi-février, 12 000 palettes ont été retirées du marché, après la mise en évidence de molécules de chlorothalonil dépassant le seuil de vigilance fixé par l’agence régionale de santé.

Ici, c’est surtout sa remise en rayon, cinq mois plus tard, qui pose question. Car elle a été autorisée non pas après une dépollution de l’eau, mais après un déclassement de la molécule polluante par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui a permis d’augmenter le taux de présence toléré dans l’eau de 0,1 microgramme par litre à 0,9 microgramme par litre. Ce déclassement a eu la même conséquence sur l’eau du robinet polluée au chlorothalonil. Alors que 30 % des puits de captage étaient annoncés contaminés en 2017, ils sont redevenus presque tous consommables.

« Une vision sociétale »

Après les nitrates et le chlorothalonil, « Sur le front » a également enquêté sur le Perrier Citron, sur les perchlorates présents dans le Pas-de-Calais, et sur les PFAS, aussi appelés « polluants éternels » et contenus, entre autres, dans l’antiadhésif des poêles. Un dernier cas particulièrement intéressant.

Lire le récit : Article réservé à nos abonnés Pollution de l’eau potable : les risques liés à un métabolite de pesticides revus à la baisse

Hugo Clément s’est rendu à Rumilly (Haute-Savoie), où Tefal (SEB) fabrique 35 000 poêles par an, majoritairement antiadhésives, et où l’usine finance la dépollution de l’eau. « Certains seraient tentés de se dire que s’il paye, c’est qu’il y est pour quelque chose », lance-t-il au directeur du site, Frédéric Piskorski, qui a accepté de répondre : « On ne dit pas qu’on n’a pas une part de responsabilité. On essaye d’avoir une vision sociétale. »

Jusqu’en 2012, Tefal a effectivement utilisé des PFAS toxiques. Mais, depuis, il n’emploie que des PFAS non toxiques – « des PFAS dont la toxicité n’a pas été prouvée », rectifie Hugo Clément, fidèle à son style, qui peut par ailleurs agacer : musique d’apocalypse, ton faussement outré, multiples répétitions…

Lire le reportage : Article réservé à nos abonnés En Belgique, les habitants du Hainaut sidérés par l’ampleur de la contamination des eaux par les PFAS

Or le message est simple : « Nous dépensons des fortunes pour dépolluer notre eau potable, alors que l’on pourrait investir pour réduire les sources de pollution, en amont. » Cela se pratique déjà à Rennes, où les agriculteurs qui cultivent des champs proches de puits de captage d’eau potable n’utilisent plus de pesticides que l’on retrouve dans l’eau. En retour, leur production est labellisée « Terres de sources » et mieux rémunérée. Le consommateur est rassuré.

Sur le front. Qui pollue notre eau du robinet ?, réalisé par Thomas Raguet (2024, Fr., 52 min).

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