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Lord millionnaire aux origines modestes

Le nom du Britannique Waheed Alli, 59 ans, était peu connu du grand public jusqu’à ce que cet homme d’affaires ayant fait fortune dans la production audiovisuelle soit associé au scandale des freebies : ces cadeaux et dons que le premier ministre travailliste, Keir Starmer, et certains de ses ministres ont eu la faiblesse d’accepter en quantité, ces derniers mois. Originaire du Guyana par son père (mécanicien), de Trinité-et-Tobago par sa mère (infirmière), Waheed Alli a quitté l’école à 16 ans. Quinze ans plus tard, il était déjà millionnaire et membre de la Chambre des lords. Proche des instances dirigeantes du Labour depuis trois décennies, ce musulman ouvertement homosexuel est aussi un défenseur de longue date des droits des personnes LGBT.

Epine dans le pied de Keir Starmer

En septembre, les médias britanniques ont multiplié les révélations sur la prodigalité de Lord Alli : entre 2019 et juin 2024, il a versé plus de 600 000 livres sterling (717 000 euros) au Parti travailliste, dont plus de 100 000 livres sterling à son chef de file Keir Starmer, au pouvoir depuis juillet. Celui-ci en a fait usage pour renouveler sa garde-robe et celle de sa femme, changer de lunettes ou encore loger un de ses enfants dans le centre de Londres. D’autres membres du gouvernement ont bénéficié de ses largesses, comme Angela Rayner, la vice-première ministre, ou le député Liam Conlon, fils de Sue Gray, la secrétaire générale de Downing Street jusqu’en octobre. Le Times révélait en outre, fin août, que Waheed Alli disposait d’un badge lui donnant libre accès à Downing Street. Une faveur inédite, qui lui a été retirée lorsque le scandale a éclaté.

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Celui qui relance un débat national

Ces cadeaux à tout-va ont choqué l’opinion publique, au moment où Keir Starmer annonçait aux Britanniques un budget automnal « douloureux », et notamment la suppression d’une allocation qui aide onze millions de retraités à payer leurs factures d’énergie. Rien n’indique que Keir Starmer ait violé les règles parlementaires, qui ne fixent aucun plafond pour les dons aux partis ou aux personnalités politiques, dès lors qu’ils sont déclarés officiellement. Pourtant, experts et journalistes se demandent s’il n’est pas temps d’interdire purement et simplement tout cadeau. Le scandale rappelle, dans une moindre mesure, celui des notes de frais excessives qui, à la fin des années 2000, avait secoué Westminster, conduisant à la démission de nombre de députés des deux partis et à l’instauration de règles de transparence.

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