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Histoires Web samedi, juillet 5
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Par un malicieux hasard de calendrier, l’amendement à la proposition de loi Gremillet instaurant un moratoire sur les énergies éolienne et photovoltaïque a été voté par l’Assemblée nationale le 19 juin, la veille de l’irruption d’une canicule dont le lien avec le changement climatique est établi par le ClimaMeter, de l’institut Pierre-Simon Laplace et du CNRS. Cet amendement, déposé par le groupe Les Républicains (LR) et soutenu par le Rassemblement national (RN), interdisait à l’administration d’instruire toute nouvelle demande d’autorisation ou de renouvellement d’autorisation pour des projets éoliens ou photovoltaïques, et ce, pour une durée indéfinie, alors même que notre pays n’a jamais eu autant besoin d’une politique ambitieuse pour lutter efficacement contre le changement climatique.

Certes, depuis, l’Assemblée nationale a rejeté massivement l’ensemble de la proposition de loi et le texte est désormais renvoyé au Sénat pour une seconde lecture prévue les 8 et 9 juillet. Mais cet événement suscite une double question : comment des partis politiques qui prétendent gouverner la France ont-ils pu en arriver à une position aussi irresponsable ? Qu’est-ce qui explique la haine de l’écologie qui semble se renforcer dans les rangs de la droite et de l’extrême droite, et même servir de ciment à leur alliance, en Europe et ailleurs dans le monde ?

La question se pose d’autant plus que ni le RN ni LR ne s’intéressaient particulièrement à ces sujets il y a quelques années. Certes, on comprend qu’il y a là une occasion pour ces partis de rebondir sur la colère suscitée par l’augmentation des prix de l’énergie, la bronca des agriculteurs, la fronde contre les zones à faibles émissions [ZFE], les difficultés des chefs d’entreprise.

En 2022, la thématique avait été accommodée par le RN à sa vision du monde : dans la partie de son programme présidentiel consacrée à l’environnement, Marine Le Pen ne se revendiquait pas antiécologie mais anti- « écologie punitive », critiquant les diktats venus de Bruxelles, l’« écoterrorisme », l’enlaidissement des paysages dû aux éoliennes, et promouvant localisme, protection du patrimoine et usage du nucléaire.

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