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Histoires Web samedi, mars 15
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Qui combattra lors de nos prochaines guerres ? Ou plutôt qui combattra à notre place lors de nos prochaines guerres ? Cette question, qui planait depuis longtemps sur nos têtes – ignorée, repoussée, refoulée –, est devenue lancinante depuis la trahison de Donald Trump. Car il ne doit pas subsister le moindre doute sur ce point : le 47président des Etats-Unis d’Amérique est un traître à ses amis, à ses alliés et, surtout, aux valeurs séculaires de sa nation.

Chaque jour, désormais, on débat de la nécessité d’une « défense européenne commune », de l’augmentation des investissements voués à financer nos dépenses militaires, et même de la possibilité de déployer nos soldats le long du front ensanglanté qui sépare Ukrainiens et Russes. On débat des obstacles qui empêchent l’Europe d’atteindre une autonomie, à défaut d’une impossible indépendance, dans sa défense militaire contre d’éventuelles et futures agressions, hélas de plus en plus vraisemblables (et déjà en cours). Ces obstacles sont nombreux, énormes et divers : ils sont de nature militaro-industrielle, économique, technologique, de nature stratégique, mais aussi, surtout, de nature politique.

Ce débat, tout nécessaire qu’il soit, s’obstine cependant à ignorer la principale carence européenne quant à la possibilité de mener en toute autonomie une guerre défensive : l’absence de guerriers. Comme les récents massacres ukrainiens (et moyen-orientaux) l’ont, hélas, tragiquement montré, les guerres, y compris les plus évoluées sur le plan technologique, ont besoin de guerriers. Nous autres Européens de l’Ouest n’en avons pas, nous ne sommes pas des guerriers, nous ne le sommes plus.

Lire aussi l’entretien | Article réservé à nos abonnés Nicole Gnesotto, historienne : « D’un pacifisme structurel, l’Europe doit passer à un réarmement solide »

Je ne fais pas allusion ici à la seule pénurie de soldats opérationnels, aussi grave soit-elle : la défense de la frontière ukrainienne exigerait le déploiement de 200 000 soldats. Or, l’Union européenne ne serait capable d’en fournir que 60 000 en trois rotations de 20 000. Je fais allusion à l’absence de combativité des peuples, pacifiés depuis huit décennies, démographiquement vieillis et profondément gentrifiés. Pour faire la guerre, fût-ce une guerre uniquement défensive, il faut disposer d’armes appropriées, mais également – et il s’agit là d’un besoin obstiné, intraitable, terrible – de jeunes hommes (et femmes) compétents, prêts et enclins à les utiliser. En d’autres termes, d’hommes résolus à tuer et à mourir.

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