Plusieurs centaines de personnes ont défilé, vendredi 25 juillet, dans le centre-ville de Tunis. L’occasion était double : la fête de la République et le quatrième anniversaire du coup de force du président tunisien, Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs à cette date, en 2021, en suspendant le Parlement avant de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature et d’abroger la Constitution de 2014.
Face à lui, l’opposition reste désunie, enfermée dans des querelles internes qui se sont de nouveau manifestées publiquement. Réélu en octobre 2024 avec plus de 90 % des voix lors d’un scrutin marqué par un taux de participation inférieur à 30 %, le chef de l’Etat est le premier bénéficiaire de ces divisions. Au-delà de l’hostilité déclarée entre les islamistes d’Ennahda et les destouriens, héritiers des anciens présidents Habib Bourguiba et Zine El-Abidine Ben Ali, les partis de gauche ou dits « progressistes » n’ont toujours pas déterminé de stratégie claire.
A l’approche du 25 juillet, les réseaux sociaux ont été le théâtre de nouveaux règlements de comptes. Le Réseau tunisien pour les droits et libertés, rassemblement d’organisations de la société civile et de partis progressistes formé en septembre 2024 – quelques semaines avant la réélection annoncée de Kaïs Saïed –, a refusé de marcher au côté du Front de salut national (FSN), principale coalition d’opposition fondée en 2022, dont Ennahda est une composante centrale.
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