Après avoir été deux fois reporté, le comité interministériel des villes (CIV) s’est finalement tenu vendredi 6 juin, à Montpellier, sous l’égide du chef du gouvernement, François Bayrou, entouré de huit ministres couvrant les domaines de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, de la ville, du logement, de l’éducation nationale, de l’intérieur, de la santé, des comptes publics et du commerce. Un rendez-vous très attendu par les acteurs de la politique de la ville au cours duquel l’Etat dévoile son action en faveur des 1 609 quartiers prioritaires (outre-mer compris) pour les années à venir. Une quarantaine de mesures axées sur trois « priorités » ont été présentées : la jeunesse, la tranquillité publique et le développement économique. Ce CIV 2025 intervient moins de deux ans après le précédent, qui avait eu lieu à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), et jugé alors « sans souffle » par nombre d’élus et d’associatifs.
Ils espéraient davantage de cette édition. Trois mois plus tôt, sept associations d’élus se rassemblaient à Epinay-sous-Sénart (Essonne) pour lancer l’« appel d’Epinay » et tenter d’inscrire ces territoires à l’agenda politique, rappelant l’urgence à agir pour endiguer l’appauvrissement de leurs quelque six millions d’habitants et la détérioration de leurs conditions de vie. La ministre déléguée de la ville, Juliette Méadel, avait alors promis « une nouvelle impulsion ». « Sans l’appel d’Epinay, ce CIV n’aurait pas lieu, aujourd’hui, il a le mérite d’exister, même si, dans le contexte actuel de contrainte budgétaire, c’est un CIV de crise, nous sommes lucides », commente Philippe Rio, maire communiste de Grigny (Essonne), qui espérait, « face à un climat de division et d’instrumentalisation des fractures françaises », une « parole très forte du premier ministre sur la fraternité républicaine et la réconciliation nationale ».
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