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Histoires Web dimanche, avril 27
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En ce début des années 1980, New York vibre au rythme de l’art, des vernissages, des faits d’armes des plasticiens, des rivalités entre les différentes chapelles : pop art, art conceptuel, peinture figurative, sculpture minimaliste… Artistes, critiques ou galeristes ont beau se chamailler, ils ont beaucoup plus en commun qu’ils ne le pensent. A commencer par leur identité : ils sont, dans leur écrasante majorité, tous des hommes blancs. Les exceptions sont rares, Lorraine O’Grady est de celles-là.

Morte en décembre 2024 à l’âge de 90 ans, la plasticienne, objet d’une exposition rétrospective à la galerie Mariane Ibrahim, à Paris, aura connu un destin à la fois unique et discret, moins romanesque par ses coups d’éclat que par son courage et sa longévité. Elle est née à Boston, de parents immigrés jamaïcains.

Dans les années 1950, elle est l’une des seules filles noires à s’inscrire à la prestigieuse université de Wellesley. Elle se marie, a un enfant, travaille pour différentes administrations, lance une agence de traduction. Au début des années 1970, elle s’installe à New York et écrit pour des journaux.

Comme les aristocrates

A 45 ans, sans aucune formation aux beaux-arts, ni d’appui dans le milieu, elle devient artiste. Notamment grâce à des performances au cours desquelles, sous le nom de « Mlle Bourgeoise Noire » (en français dans le texte), elle s’invite dans les vernissages, vêtue d’une robe de bal constituée de paires de gants blancs cousues les unes aux autres. New York regorge alors de personnages hauts en couleur, mais « Mlle Bourgeoise Noire » est politique et récite des manifestes sur le racisme sous-jacent de ce microcosme.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les performances historiques de Lorraine O’Grady à la galerie Mariane Ibrahim, à Paris

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