
L’intelligence artificielle (IA) a brillé en maths, avec un niveau médaille d’or aux Olympiades internationales de la discipline, en juillet, mais elle n’a pas que des effets positifs.
Elle a même commencé à polluer certains forums de spécialistes, revigorant une pratique ancienne : les annonces de démonstration de problèmes célèbres, comme l’hypothèse de Riemann (liée à la répartition des nombres premiers) ou le problème dit « P = NP » (lié à la complexité à résoudre des problèmes), qui sont deux problèmes mis à prix 1 million de dollars (850 000 euros) depuis 2000 par le Clay Mathematics Institute. Mais on pourrait aussi citer le cas de la conjecture de Goldbach ou celle de Syracuse, dite aussi de Collatz (sur les propriétés d’entiers).
Tous les mathématiciens professionnels ont, un jour ou l’autre, reçu de telles « démonstrations » d’amateurs. « Mais là, c’est presque une par semaine ! », a regretté Patrick Massot, professeur à l’université Paris-Saclay, lors d’un colloque consacré aux relations entre IA et maths le 18 novembre à l’Institut Henri-Poincaré. Cette « bouillie » (traduction de l’expression consacrée AI slop) fait « perdre du temps », avait-il ajouté. Il faut dire que le forum qu’il fréquente attire particulièrement les amateurs qui cherchent la renommée. Il est consacré à Lean, un logiciel dit « assistant de preuve », qui est aussi un langage formel, permettant de certifier les enchaînements logiques. Les IA, lors de leur apprentissage, ont donc aussi appris à parler le « Lean » et peuvent faire illusion en fournissant des textes d’apparence correcte.
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