Quand le photographe Andreas Gursky revient, vingt-deux ans plus tard, à Montparnasse

Vous ne verrez jamais l’immeuble d’habitation Maine-Montparnasse, à Paris, comme le photographe allemand Andreas Gursky vous le montre, c’est-à-dire d’un seul tenant. Dans Montparnasse II, image de 5 mètres de long réalisée en 2025, la barre construite entre 1959 et 1966 s’impose, monumentale, avec ses 750 logements et ses 1 122 fenêtres – « on les a comptées », dit en souriant le photographe rencontré à Paris pour son passage à la galerie Gagosian, où il expose quatre images.

Dans la réalité, ce point de vue est impossible, à cause des bâtiments qui encombrent la perspective. Pour obtenir cette vision impressionnante qui met en valeur le geste radical de l’architecte Dubuisson, Andreas Gursky a créé une image composite : « J’ai photographié depuis cinq points de vue différents, sur une période de trois jours », explique-t-il, avant de passer plusieurs mois à recomposer l’image sur ordinateur. Il a aussi supprimé les détails importuns et choisi les images où les rideaux étaient ouverts, donnant à voir l’intérieur des appartements.

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