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C’était l’une des obsessions de Patrick Buisson (1949-2023), le théoricien maurrassien et conseiller d’hommes politiques de droite et d’extrême droite : imposer les mots de son camp dans le débat public pour influencer les « sensibilités et les tempéraments ». Une conquête lexicale nécessaire pour construire une « hégémonie culturelle », selon le concept développé par le philosophe marxiste Antonio Gramsci (1891-1937), concurrente à celle de la gauche. L’un des disciples de Patrick Buisson, Eric Zemmour, aime, lui, citer Lénine, pour souligner l’importance des mots dans le combat politique : « Faites-leur manger le mot, vous leur ferez avaler la chose. »

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Le Rassemblement national (RN) a toujours été assez loin de ces considérations. Il a pourtant, à son corps défendant, remporté une bataille sémantique, lundi 27 janvier. Invité sur le plateau de LCI, le premier ministre, François Bayrou, a repris à son compte le terme de « submersion » pour désigner l’immigration en France, estimant que le pays « s’en approche ». « Dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, de ne plus reconnaître les modes de la vie ou la culture, dès cet instant vous avez rejet », a-t-il développé, estimant que, au-delà d’une certaine « proportion » d’étrangers, l’immigration n’était plus un apport positif.

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