Les bateaux de plus de 8 mètres ont repris la mer, dans la nuit de jeudi 20 à vendredi 21 février, dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d’arrêt pour protéger les dauphins. A La Rochelle, le Cap-Horn II et le Souvenir, fileyeurs de respectivement 15 et 16 mètres de longueur, chacun avec six marins à bord, devaient quitter le port de La Rochelle dès la réouverture pour pêcher la sole.
Les effets sur les captures accidentelles de petits cétacés de cette fermeture qui a concerné environ 300 bateaux, du Finistère à la frontière espagnole, ne seront pas connus immédiatement. L’an dernier, les premiers éléments du bilan de la première période d’interdiction de la pêche, entre janvier et février 2024, n’avaient été communiqués qu’en octobre.
Elle avait contribué à diviser par quatre le nombre de dauphins morts par capture accidentelle dans la zone (1 450 sur l’hiver 2023-2024, contre 6 100, en moyenne, entre 2017 et 2023), selon l’observatoire Pelagis, qui coordonne le Réseau national échouages.
Le CIEM, organisme scientifique international de référence, estime que le seuil à partir duquel la population de cétacés est mise en péril est de 4 900 morts.
Dispositif d’aide
Pendant les quatre semaines d’arrêt, l’armateur Christophe Bénéteau a « fait des petits travaux à bord, changé les batteries… »
« J’aurais aimé pouvoir le sortir de l’eau et m’occuper du carénage, mais je n’avais pas le droit. Nous sommes indemnisés à 85 %, mais nous devrions l’être à 100 %. On nous interdit de travailler, alors que nous jouons le jeu », a déclaré mercredi à l’Agence France-Presse le pêcheur, qui a installé sur ses navires des caméras et des effaroucheurs, dispositifs qui émettent un signal répulsif.
Le ministère de la transition écologique a promis à la fin de janvier que le dispositif d’aide aux « navires touchés par la fermeture ainsi que les mareyeurs », doté de 20 millions d’euros, serait ouvert « dès la fin de la période de fermeture ».
« Certains bateaux de plus de 8 mètres qui en avaient la possibilité ont fait le choix de partir pêcher la civelle pendant cet arrêt », dans des estuaires hors du golfe, souligne, de son côté, Julien Lamothe, directeur de FROM (Fonds régional d’organisation du marché du poisson) Sud Ouest.
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Le directeur du port de pêche rochelais, Christophe Bertaud, anticipe, lui, des pertes colossales, avec seulement deux escales de bateaux et 518 euros de redevance, comme en 2024, contre 60 escales et 50 000 euros de redevance en février 2023. « Et, à la différence des pêcheurs, nous ne touchons aucune indemnité », déplore-t-il.