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L’Iran a tiré, mardi 1er octobre, des missiles sur Israël, où les sirènes d’alerte ont retenti dans l’ensemble du territoire. La République islamique souhaitait ainsi venger la mort d’Hassan Nasrallah et d’Ismaïl Haniyeh, les chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien.

Téhéran a annoncé, mercredi à la télévision d’Etat, avoir lancé 200 missiles contre l’Etat hébreu, dont pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques volant à basse altitude, avec une trajectoire difficilement prévisible, rendant leur interception complexe. Les gardiens de la révolution, armée idéologique iranienne, ont affirmé que « 90 % des missiles » avaient « atteint leurs cibles ».

« Environ 180 missiles ont été tirés vers le territoire israélien depuis l’Iran », a de son côté avancé l’armée israélienne, affirmant qu’un grand nombre d’entre eux ont été interceptés par le système de défense Dôme de fer.

Israël et son allié américain ont menacé de riposter à cette attaque. « L’Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix », a déclaré, en soirée, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. « Nous nous en tiendrons à ce que nous avons fixé : celui qui nous attaque, nous l’attaquons », a-t-il menacé.

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Les Etats-Unis, qui ont aidé leur allié à abattre les missiles iraniens, ont dit vouloir « coordonner » avec les Israéliens une réponse à l’Iran. « Les Etats-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël », a déclaré à la presse le président américain, Joe Biden.

« Si le régime sioniste, qui est devenu fou, n’est pas contrôlé par ses soutiens américain et européen et veut poursuivre ses crimes ou agir contre notre souveraineté et notre intégrité territoriale, l’opération comme celle de ce soir [mardi] sera répétée avec une plus grande intensité et toutes les infrastructures du régime seront visées », a répliqué de son côté, mercredi matin, le chef d’état-major de l’armée iranienne, le général Bagheri, à la télévision d’Etat.

L’Iran dit exercer son « droit à l’autodéfense »

En pleine attaque iranienne, l’armée israélienne a tiré des missiles d’interception au-dessus de Jérusalem contre des projectiles, visibles à leurs traces lumineuses, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. Des dizaines de détonations ont été entendues et des explosions étaient visibles dans le ciel. L’espace aérien israélien a été fermé pendant l’attaque. Environ une heure après, l’armée a appelé la population à sortir des abris.

Il y a eu deux blessés légers en Israël, selon les secours. Un Palestinien a été tué à Jéricho, en Cisjordanie occupée, par des éclats de missile, selon un responsable palestinien.

Le système antimissile israélien intercepte des missiles tirés par l’Iran au-dessus du ciel d’Ashkelon (Israël), le 1ᵉʳ octobre 2024.

« En réponse aux martyrs d’Ismaïl Haniyeh, Hassan Nasrallah et Abbas Nilforoushan [un adjoint au chef des gardiens de la révolution], nous avons visé le cœur des territoires occupés », ont dit les gardiens de la révolution, en référence à Israël. Ils ont affirmé avoir frappé « trois bases militaires » situées autour de Tel-Aviv.

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L’Iran a exercé son « droit à l’autodéfense », a écrit, sur la plateforme X, le ministre des affaires étrangères iranien, Seyed Abbas Araghchi. « Nous avons agi ainsi après avoir fait preuve d’une immense retenue pendant près de deux mois, afin de laisser la place à un cessez-le-feu à Gaza », a-t-il poursuivi. « Notre action est terminée à moins que le régime israélien ne décide d’inviter à de nouvelles représailles. Dans ce cas, notre réponse sera plus forte et plus puissante », a averti le ministre.

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Des tirs de joie nourris ont éclaté dans la banlieue sud de Beyrouth après l’attaque iranienne. Le Hamas palestinien a salué « les tirs de missiles héroïques de l’Iran ».

Paris « mobilise ses moyens militaires »

La France, l’Union européenne, l’Espagne et la Grande-Bretagne ont condamné l’attaque. Paris a « mobilisé » mardi « ses moyens militaires au Moyen-Orient pour parer la menace iranienne », a déclaré l’Elysée dans un communiqué à l’issue d’un conseil de défense. Emmanuel Macron a également exigé que « le Hezbollah cesse ses actions terroristes contre Israël et sa population », rappelant que la France est « attachée à la sécurité d’Israël ». Il a aussi demandé aux autorités israéliennes de « mettre fin au plus vite » à leurs « opérations militaires » au Liban.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir d’urgence, mercredi, pour discuter de l’escalade des hostilités au Proche-Orient. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a « condamné l’élargissement du conflit » dans la région.

Célébration dans une rue de Téhéran après l’attaque iranienne contre Israël, le 1ᵉʳ octobre 2024.

Après le coup dévastateur porté au Hezbollah, dont plusieurs chefs militaires ont été tués par Israël, et après une semaine de frappes israéliennes qui ont fait des centaines de morts au Liban, Israël a averti que la guerre n’était pas finie contre le mouvement libanais.

L’armée israélienne a ainsi annoncé avoir frappé tôt mercredi « des cibles terroristes du Hezbollah » dans la banlieue sud de Beyrouth, après avoir ordonné aux habitants du secteur d’évacuer. Une source sécuritaire libanaise a confirmé ce bombardement.

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Israël mène des « raids localisés »

Le ministère de la santé libanais a annoncé, mardi soir, que 55 personnes avaient été tuées et 156 autres blessées par des « frappes de l’ennemi israélien » au cours des dernières vingt-quatre heures dans plusieurs régions du pays. L’unité de gestion des catastrophes avait annoncé avant la publication de ce bilan quotidien que 1 873 personnes avaient été tuées au Liban depuis un an.

Mardi, l’armée israélienne a annoncé des raids au sol contre le Hezbollah dans le sud du Liban et la mobilisation de forces supplémentaires contre ce mouvement. Elle a appelé les habitants de vingt-sept localités du sud du Liban à les évacuer. La Force intérimaire de l’ONU au Liban, déployée à la frontière avec Israël, a néanmoins assuré ne pas avoir détecté d’incursion israélienne.

L’armée libanaise et le Hezbollah ont également nié une telle incursion. Selon un responsable israélien, il s’agit de « raids localisés d’une ampleur très limitée », destinés à « éloigner les menaces contre les communautés civiles du nord d’Israël », frontalier du sud du Liban et cible des tirs du Hezbollah.

Le Monde avec AFP

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