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Histoires Web mardi, août 19
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A trois semaines de l’ouverture du procès de Frédéric Péchier, un médecin anesthésiste accusé de trente empoisonnements, dont douze mortels, commis à Besançon entre 2008 et 2017 à la clinique Saint-Vincent et à la polyclinique de Franche-Comté, l’un de ses avocats, Samuel Estève, a déjà jeté l’éponge. Les deux autres, Randall Schwerdorffer et Lee Takhedmit menacent de le suivre.

En cause, une rémunération qu’ils jugent insuffisante pour assurer une présence quotidienne pendant trois mois et demi d’audience. Interdit d’exercer son métier d’anesthésiste depuis sa mise en cause en 2017, leur client n’a jamais retravaillé. Divorcé, domicilié chez ses parents, il est désormais allocataire du revenu de solidarité active et bénéficie de la prise en charge par l’Etat de ses frais de défense, au titre de l’aide juridictionnelle. Celle-ci s’élève pour le procès à 35 000 euros hors taxe, que ses avocats doivent se partager.

Une somme « totalement ridicule pour une telle durée », selon MEstève. « Dans ces conditions, je travaille à perte. Le cabinet finance quasiment la défense », précise-t-il pour expliquer son retrait. La question se pose dans les mêmes termes pour ses deux confrères, Mes Schwerdorffer et Takhedmit qui, contrairement à MEstève, assurent la défense de M. Péchier depuis le début de l’instruction. « On est face à une espèce de tabou, selon lequel il ne faudrait pas parler d’argent, relève MSchwerdorffer. Etre rémunéré à l’aide juridictionnelle n’est pas un problème quand le procès dure dix ou quinze jours. Pour une audience aussi longue, ce n’est pas possible. »

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