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Histoires Web jeudi, février 27
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La sœur de Joël Le Scouarnec, Annie, dont les deux filles ont été victimes d’actes pédocriminels commis par leur oncle, a dénoncé jeudi 27 février « la cruauté » et les « mensonges » de l’ex-épouse du chirurgien, assurant que cette dernière était au courant des agressions sexuelles subies par l’une de ses deux nièces.

Dès le début du quatrième jour du procès, à Vannes, du chirurgien pédocriminel, Annie, 72 ans, s’est effondrée en pleurs en évoquant les propos tenus par son ancienne belle-sœur, Marie-France, qui a été entendue par la cour criminelle du Morbihan mercredi pendant cinq heures. La veille, cachée sous une perruque, assurant être aphone puis retrouvant sa voix, Marie-France a alterné entre agacement et arrogance devant les questions de la cour et d’avocats représentant les 299 patients de l’ex-chirurgien victimes de ses violences sexuelles. Elle a farouchement nié avoir eu connaissance des penchants pédophiles et actes pédocriminels commis par son ex-mari.

« C’était insupportable, plein de cruauté envers les victimes (…), plein de mensonges », a dénoncé jeudi Annie. Elle a ensuite déclaré que la plus jeune de ses deux filles lui avait confié dès octobre 2000 avoir subi des violences sexuelles de la part de Joël Le Scouarnec. Son frère aurait alors tout de suite reconnu les faits. « Oui, c’est vrai, et Marie-France est au courant », lui aurait-il déclaré, selon elle, ajoutant : « Je n’aurais jamais assez de toute ma vie pour réparer ce que j’ai fait à [ta fille]. »

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« Je ne me suis pas rendu compte qu’[il] était dangereux »

« Je lui ai dit “faut que tu fasses quelque chose, que tu te fasses soigner” », se souvient Annie. La présidente de la cour, Aude Buresi, lui a alors demandé pourquoi elle n’avait pas déposé plainte. « Je ne me suis pas rendu compte que c’était quelqu’un de dangereux (…). J’ai fait des erreurs, mais je n’ai jamais menti », a répondu la sœur du chirurgien.

Même après une perquisition en 2004 au domicile de son frère, quand les gendarmes ont saisi tous les ordinateurs à la suite d’un signalement du FBI concernant des téléchargements de contenus pédopornographiques, Annie ne fait « toujours pas le lien avec le fait qu’il puisse y avoir d’autres victimes », a-t-elle témoigné. Pour avoir détenu ces images, Joël Le Scouarnec sera condamné un an plus tard à Vannes à quatre mois de prison avec sursis, sans obligation de soin ni interdiction d’exercer.

« J’ai besoin de savoir comment tu en es arrivé là », a lancé Annie jeudi, en s’adressant à son frère. « Est-ce que notre père a eu des gestes sur toi (…) ? Dis-moi la vérité ! », lui a-t-elle demandé, sans que la présidente passe la parole à l’accusé. Joël Le Scouarnec, déjà arrêté en 2017 pour le viol de sa voisine de six ans, avait été condamné en 2020, à quinze ans de prison pour les violences sexuelles commises sur quatre enfants. Parmi eux, les deux filles d’Annie. Le médecin avait aussi reconnu des violences sexuelles, prescrites, sur une autre nièce.

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Son fils et les enquêteurs doivent témoigner jeudi

« Pénible », « insupportable »… A la sortie de l’audience de mercredi, des avocats ont dénoncé la posture de Marie-France. Pour Ophélie (prénom d’emprunt), l’une des victimes de violences sexuelles pour lesquelles l’ex-chirurgien encourt désormais vingt ans de réclusion criminelle, « c’est un film d’horreur qui se passe ». Marie-France « a complètement anéanti les 299 victimes. Comment peut-on en 2025 dire des propos comme cela ? C’est effroyable », a déclaré la trentenaire.

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Les témoignages de Marie-France, d’Annie, mais aussi du frère du chirurgien, de son ami le plus proche et de ses fils – déjà entendus mardi et mercredi – visent à cerner la personnalité de l’accusé et, en creux, celle de cette famille marquée par les non-dits et l’inceste. Ne manque plus que le fils aîné de M. Le Scouarnec, qui devrait être entendu lundi ou mardi à la barre.

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Sont attendus jeudi en deuxième partie d’après-midi les enquêteurs ayant mené les investigations après l’interpellation du médecin en 2017, jusqu’à découvrir quelque 300 victimes. Lors d’une perquisition en mai de cette année-là à Jonzac (Charente-Maritime), des milliers de pages de « journaux intimes » et quelque 300 000 images pédopornographiques – dont certaines de ses propres fils et d’enfants de leur entourage – ont été saisies.

Dans ses carnets et fichiers, l’ex-chirurgien y a noté le nom, l’âge et l’adresse postale de ses victimes. Il y a aussi décrit scrupuleusement les sévices pédocriminels qu’il leur infligeait, ce qui a permis aux enquêteurs d’identifier sa multitude de victimes, pour des faits étalés entre 1989 et 2014.

Le Monde avec AFP

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