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La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) appelle vendredi 21 février à des « changements culturels considérables » contre les silences permettant aux pédocriminels d’agir, à trois jours de l’ouverture du procès de l’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec, accusé d’avoir agressé sexuellement 299 jeunes patients. « Les carrières pédocriminelles sont construites, non par des monstres, mais par des silences successifs de tous les témoins », alerte la Ciivise dans un communiqué.

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Lundi, s’ouvrira à Vannes le procès de Joël Le Scouarnec, accusé d’avoir agressé sexuellement près de 300 victimes dans divers hôpitaux où il a exercé pendant des décennies, malgré des soupçons et sa condamnation en 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques. Il s’agit de l’une des plus grandes affaires de pédocriminalité jamais jugée en France. « Ce sont les silences successifs de tous qui ont fabriqué cette série de crimes, et non un criminel hors norme érigé au statut de monstre », estime la Ciivise.

La commission chargée de conseiller le gouvernement sur les politiques de lutte contre la pédocriminalité appelle à des « changements culturels considérables ».

« C’est à chaque témoin et a fortiori à chaque professionnel en responsabilité au sein d’une institution sanitaire, administrative ou judiciaire qu’il revient d’agir », alerte-t-elle.

« Les actes pédocriminels sont souvent sériels : ils ne s’arrêtent pas d’eux-mêmes. Il est donc primordial de les interrompre dès la première alerte. Ici, comme souvent, c’est un inceste qui ouvre à une série innombrable de crimes », poursuit-elle.

Déjà condamné

Joël Le Scouarnec a déjà été condamné en 2020 à quinze ans de réclusion pour des viols sur sa jeune voisine, sur une nièce dans les années 1990, et pour des atteintes sexuelles sur une autre nièce et une jeune patiente à la même période. Lors de l’enquête, il avait fait remonter les premiers « attouchements », aux années « 1985-1986 », sur l’une de ses nièces.

« Les premières violences sont restées dans la famille et n’ont pas fait l’objet de signalement : elles auraient dû être immédiatement transmises aux autorités judiciaires pour que le criminel soit arrêté », déplore la Ciivise.

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Elle appelle en outre à « une particulière attention aux personnes victimes pendant le procès, une sollicitude et une bientraitance organisée envers elles ». « Les institutions qui n’ont pas su protéger doivent épargner les souffrances supplémentaires aux victimes », demande la commission, pour qui ce procès doit permettre de « réparer des violences permises et recouvertes de déni par toute une société ».

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Le Monde avec AFP

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