Condamné le 19 décembre à vingt ans de réclusion pour avoir, pendant dix ans, drogué son épouse, Gisèle, afin de la violer et de la livrer à des inconnus à Mazan, Dominique Pelicot ne fait pas appel, a fait savoir à l’Agence France-Presse et à Franceinfo son avocate, Béatrice Zavarro, lundi 30 décembre. Un appel « contraindrait Gisèle à une nouvelle épreuve, à de nouveaux affrontements, ce que Dominique Pelicot refuse », a-t-elle ajouté, en précisant qu’il était « temps » pour son client, âgé de 72 ans, « d’en finir judiciairement ».
Malgré cette décision du « chef d’orchestre » de cette décennie de viols, un nouveau procès aura bien lieu, devant une cour d’assises composée d’un jury populaire, car plus d’une quinzaine des cinquante coaccusés ont, eux, interjeté appel. Le 19 décembre, à Avignon, la cour criminelle de Vaucluse, composée de cinq magistrats professionnels, avait reconnu coupables les cinquante et un accusés, âgés de 27 à 74 ans, jugés pour la plupart pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot entre 2011 et 2020.
Au terme de près de quatre mois d’un procès devenu un symbole de la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes, la cour avait infligé des peines allant de vingt ans de réclusion criminelle, pour Dominique Pelicot, à trois ans, dont deux avec sursis, pour un retraité seulement jugé pour agression sexuelle. Dominique Pelicot a pu influencer ses coaccusés, avait reconnu la cour dans les motivations de son jugement, mais ceux-ci, auxquels il livrait sa femme, assommée d’anxiolytiques et inconsciente, pouvaient tous « appréhender la situation » et comprendre qu’il s’agissait d’un viol, avait-elle ajouté.
Selon Mme Zavarro lundi et un autre avocat qui s’est exprimé auprès de l’Agence France-Presse (AFP), dix-sept accusés auraient fait appel, mais d’autres pourraient encore le faire dans la journée de lundi, dixième et dernier jour possible pour cette démarche. Les avocats d’une quinzaine d’autres ont d’ores et déjà précisé à l’AFP que leurs clients renonçaient à contester le verdict.