Fustigeant les « investisseurs du malheur », le parquet de Marseille a frappé un grand coup lors de son réquisitoire, jeudi 12 décembre, au procès des effondrements meurtriers de la rue d’Aubagne. En requérant des peines d’emprisonnement ferme contre un élu, un expert judiciaire, des professionnels de l’immobilier et surtout contre des propriétaires, les procureurs ont demandé au tribunal de rendre « un jugement qui puisse permettre de dire, au-delà de Marseille : plus jamais de tels drames ».
Dans son intervention, Nicolas Bessone, procureur de la République de Marseille, s’est réjoui que ce procès ait permis « d’inverser le rapport entre le fort et le faible ». Devant une salle d’audience pleine à craquer, le chef du parquet a justifié sa présence au côté des proches des victimes, car il est « important de montrer que l’impunité n’existe pas », et souhaité que ce procès permette d’« engager, espérons-le, un cercle vertueux de redressement des comportements ».
Sans parler d’exemplarité, son collègue Michel Sastre a réclamé des peines très rigoureuses – jusqu’à trois ans de prison ferme, le maximum prévu par la loi pour homicides involontaires – contre Julien Ruas, ancien adjoint de Jean-Claude Gaudin, maire (Les Républicains, LR) de 1995 à 2020, ainsi qu’une amende de 45 000 euros et une interdiction définitive d’exercer toute activité en lien avec la sécurité des personnes.
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