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Histoires Web vendredi, juin 28
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C’est par une greffière descendue dans les geôles du palais de justice d’Aix-en-Provence que Christophe Guazzelli a appris les réquisitions de réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté, prises contre lui quelques instants plus tôt. Depuis le 21 mai, six hommes et Cathy Châtelain, l’ancienne surveillante de la prison corse de Borgo, passent leurs journées dans la souricière de la cour d’appel où ils sont conduits chaque matin, refusant ensuite de gagner le box de la cour d’assises qui, depuis le 6 mai, juge le double assassinat de deux figures du banditisme insulaire, le 5 décembre 2017, en plein jour, à l’aéroport de Bastia-Poretta. Un procès bancal d’autant plus que, accompagnant leur refus de comparaître, les principaux accusés ont récusé leurs avocats.

Ce box déserté – à l’exception de deux accusés qui ont accepté d’y revenir – laisse « un goût amer » aux deux avocats généraux, Christophe Raffin et Yvon Calvet, qui, lundi 24 juin, se sont relayés dans un réquisitoire marqué par une grande sévérité. Les peines réclamées contre les quinze accusés – l’un d’eux est en fuite depuis le début – s’échelonnent de cinq ans de prison dont quatre avec sursis, demandés contre Chloé Castellana, jugée pour « association de malfaiteurs », jusqu’à la perpétuité requise contre son compagnon Christophe Guazzelli, l’ancien footballeur professionnel que l’assassinat, en 2009, de son père Francis, un des fondateurs de la bande criminelle corse de « La Brise de Mer », avait foudroyé comme il l’a expliqué aux jurés avant de ne plus comparaître.

Aux yeux de l’accusation, « il est le maître d’œuvre » de ce projet de vengeance : « Tout ramène à lui, il est l’exécutant, le donneur d’ordres et d’instructions qui répartit les rôles », ont estimé les avocats généraux. Dans ce dossier « hors normes » privé de la voix des accusés, les téléphones PGP prétendument inviolables et finalement décryptés par un expert « ont parlé pour les accusés qui n’ont pas parlé ».

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L’accusation n’avait qu’à puiser dans les quelque 3 000 messages récupérés par les enquêteurs. Ils y ont trouvé le motif de l’exécution d’Antoine Quilichini et Jean-Luc Codaccioni, membres d’un clan adverse dirigé par Jean-Luc Germani : la vendetta. « C’est au nom du père, des pères, que cette vengeance va être menée par Christophe Guazzelli, l’âme de ce projet criminel », a énoncé Yvon Calvet. « J’ai pas retrouvé mon père dans leurs flaques de sang », écrit celui-ci, quelques heures après le double assassinat dont il est le seul et unique tireur selon l’accusation. Et dont il se vante : « J’ai fait tomber deux monuments. »

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