Quand l’Etat a repris 100 % d’EDF, en juin 2023, le ministère de l’économie et des finances soulignait le « rôle stratégique » de l’entreprise « pour la production en France d’une électricité décarbonée, disponible et compétitive ». Quand, le 14 novembre 2023, trois ministres (Bruno Le Maire pour l’économie, Agnès Pannier-Runacher pour l’énergie et Roland Lescure à l’industrie) ont présenté avec Luc Rémont, PDG de l’entreprise publique, un accord sur la future régulation du prix de vente de l’électricité nucléaire, le trio ministériel soulignait à la fois les besoins d’avoir une entreprise « rentable »… mais aussi des prix « stables » pour ses clients en France, dans les foyers comme chez les gros industriels.
Le compte n’y est toujours pas, semble-t-il. Depuis des mois, les négociations entre EDF et les gros industriels consommateurs d’énergie patinent. Et l’impatience de l’Etat actionnaire croît vis-à-vis de son électricien national, à mesure que s’approche le 31 décembre. C’est à cette date qu’expirera l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh), dispositif instauré par une loi de décembre 2010. Résultant de la libéralisation européenne des marchés de l’énergie, ce dispositif franco-français oblige, jusque-là, l’unique exploitant du parc nucléaire à vendre une partie de sa production à prix fixe. Un prix très avantageux pour les fournisseurs alternatifs, de l’ordre de 42 euros du mégawattheure.
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