Après le choc du premier tour de l’élection présidentielle, le 18 mai, qui a vu une poussée inédite de l’extrême droite – 21 % au total, dont 15 % pour le représentant du parti Konfederacja, Slawomir Mentzen, arrivé en troisième position –, l’entre-deux-tours a réservé aux électeurs polonais une surprise de taille. Le troisième homme a invité les deux finalistes, le libéral Rafal Trzaskowski et l’ultraconservateur Karol Nawrocki, à débattre avec lui, chacun séparément, sur sa chaîne Youtube, afin que « [son] électorat puisse se faire une idée » et savoir sur qui reporter ses voix le 1er juin.
En amont, l’entrepreneur de 38 ans avait préparé une déclaration en huit points conformes à son programme que les deux candidats au second tour étaient invités à signer. Le document, reflet de son approche libertarienne de la liberté d’expression ou de la politique économique, devait engager le futur président à ne signer aucune loi qui transférerait davantage de prérogatives à l’Union européenne ou qui permettrait l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Les deux entretiens, d’une heure et demie chacun, ont été particulièrement suivis : près de 400 000 vues en direct pour Karol Nawrocki et plus de 600 000 pour Rafal Trzaskowski. Slawomir Mentzen s’est révélé en intervieweur sans concession, bien préparé et tentant sans cesse de pousser les candidats dans leurs retranchements. Mais les deux prestations n’en sont pas moins restées profondément contrastées, aux antipodes sur le fond comme sur la forme.
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