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Sera-t-il, cette fois, adoubé par les urnes et par le Guide suprême, Ali Khamenei ? Qualifié de « taliban » par les partisans de Masoud Pezeshkian, son adversaire du jour, Saïd Jalili s’est hissé au second tour de la présidentielle avec 38,6 % des voix, soit quatre points et un million de suffrages derrière le candidat modéré, qu’il espère rattraper grâce aux reports de voix de Mohammad Bagher Ghalibaf, représentant de la majorité parlementaire conservatrice, longtemps considéré comme le favori du scrutin, mais éliminé au premier tour.

Rien ne dit que Saïd Jalili, un homme pieux et effacé qui campe sur des positions rigides et idéologiques, fasse l’unanimité y compris au sein de cet électorat. Saïd Jalili avait déjà concouru, sans succès, aux élections présidentielles de 2013 et 2021. Il avait rassemblé 11,36 % des voix en 2013 et s’était retiré de la course au dernier moment au profit de l’ancien président Ebrahim Raïssi en 2021. Sitôt sa candidature déposée, le 30 avril, M. Jalili s’est engagé à préserver l’héritage du président mort dans un accident d’hélicoptère le 19 mai.

Soutenu par le Front pour la stabilité de la révolution islamique, la faction la plus à droite sur l’échiquier politique, Saïd Jalili aura déroulé tous les fondamentaux idéologiques de son camp pendant la campagne électorale : un ultraconservatisme social, mâtiné d’isolationnisme économique, et une défiance assumée envers l’Occident. Des postures décriées par son adversaire et, sans doute, par une grande partie des Iraniens qui ont préféré bouder les urnes, l’abstention ayant atteint un niveau record – près de 60 %, selon les autorités.

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Le slogan de ses partisans, « ni compromis ni capitulation », sonne comme le résumé d’une vision politique inflexible à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le Front pour la stabilité de la révolution islamique, qui soutient M. Jalili, est à l’origine d’un projet de loi adopté par le Parlement iranien qui pourrait imposer des peines allant jusqu’à dix ans de prison à l’égard des femmes qui ne respectent pas le code vestimentaire obligatoire.

Opposant à toute concession aux Occidentaux

M. Jalili est un pur enfant de la révolution islamique, dont il a gravi les échelons après une expérience fondatrice, la guerre Iran-Irak (1980-1988). Né à Machhad, dans le nord-est du pays, en 1965, d’un père kurde directeur d’école et d’une mère azérie, il interrompt ses études pour rejoindre le front. Blessé en 1987, il perd sa jambe droite, ce qui lui vaut le surnom de « martyr vivant ».

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