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« Si le président Trump remporte les élections et que je suis en mesure de conseiller la nouvelle administration, je recommanderai certainement que les Etats-Unis poussent pour remplacer le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol. » La position de Mario Loyola, qui a travaillé au conseil pour la santé et l’environnement de la Maison Blanche lorsque Donald Trump en était le locataire, est sans ambiguïté.

A l’approche de la présidentielle du 5 novembre, à laquelle M. Trump est candidat, cet expert au sein du cercle de réflexion conservateur The Heritage Foundation traduit un sentiment croissant au sein du camp républicain : l’Agence internationale de l’énergie (AIE), cette organisation de référence créée dans la foulée du choc pétrolier de 1973, aurait « trahi sa mission » et menacerait, par son action, la sécurité du système énergétique mondial. Tout cela sous l’influence de son patron, l’économiste turc Fatih Birol, accusé de chercher à appartenir « à la jet-set climatique » plutôt que de « faire son travail ».

L’AIE, qui dépend de l’Organisation de coopération et de développement économiques, a opéré ces dernières années un virage net – et très largement salué – pour s’imposer comme un acteur-clé de la lutte contre le changement climatique. Depuis 2021, Fatih Birol a répété qu’il n’était pas nécessaire d’investir dans de nouveaux champs pétroliers et gaziers, que les producteurs d’énergies fossiles devaient « choisir entre contribuer à aggraver la crise climatique ou faire partie de la solution », ou encore – ironiquement – que le monde était sur la bonne voie pour atteindre un pic de la demande de charbon, de gaz et de pétrole.

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Aux Etats-Unis, premier producteur mondial de pétrole et de gaz, cette nouvelle orientation suscite de vives réactions de certains dirigeants d’entreprises, mais aussi au sein de la classe politique. « Il y a une frange très hostile à la transition énergétique au sein du mouvement républicain qui est en train de s’activer au Congrès et dans l’entourage de M. Trump, et qui pourrait constituer un mouvement influent », confirme Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre énergie et climat de l’Institut français des relations internationales.

« Attention excessive portée à la transition énergétique »

En mars, les républicains John Barrasso et Cathy McMorris Rodgers, respectivement membres des commissions de l’énergie du Sénat et de la Chambre des représentants, ont fait part de leurs critiques dans une longue lettre envoyée à M. Birol. Les deux élus dénoncent « l’attention excessive portée à la transition énergétique » et des rapports « biaisés et partiaux ». Ils s’offusquent aussi du fait que le secrétaire adjoint à l’énergie américain David Turk, un ancien de l’AIE, ait défendu la nécessité de faire une pause dans l’approbation de nouveaux projets d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) en s’appuyant sur les travaux de l’agence.

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