La question de la reconnaissance de la Palestine comme un Etat, relancée le 9 avril par Emmanuel Macron, est un feuilleton politico-diplomatique français qui dure depuis près de quarante ans. Le sujet est aussi vieux que ledit Etat, proclamé de manière symbolique, par Yasser Arafat (1929-2004), le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), à Alger, le 15 novembre 1988, en écho aux manifestations de la première Intifada.
A en croire son entourage, le président français pourrait franchir le pas en juin, lors d’une conférence au siège des Nations unies, à New York, qu’il coprésidera avec le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman. Mais, avant Emmanuel Macron, d’autres locataires de l’Elysée ont fait des promesses sur ce sujet et aucune ne s’est matérialisée, tant la question israélo-palestinienne, en France, relève de la politique étrangère comme de la politique intérieure.
En 1988, une semaine après la réunion historique d’Alger, François Mitterrand (1916-1996) déclare au quotidien Libération que « la reconnaissance d’un Etat palestinien ne pose à la France aucun problème de principe ». Six ans plus tôt, en mars 1982, dans un discours pionnier devant la Knesset, le Parlement israélien, le président socialiste français avait évoqué le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat et s’était prononcé en faveur d’un dialogue avec l’OLP. Au grand déplaisir de son hôte, le premier ministre israélien, Menahem Begin (1913-1992), un faucon du Likoud.
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