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De cette usine de Carquefou (Loire-Atlantique), en banlieue de Nantes, très classique en apparence, sort un produit rare, du moins pour l’industrie française. L’entreprise Systovi est l’une des seules dans le pays à fabriquer encore des panneaux solaires, notamment avec Voltec Solar, en Alsace. Plus exactement, elle assemble des composants importés d’autres pays européens. Et de Chine, pour les cellules en silicium.

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La grille s’ouvre ; un camion entre. Mais pour combien de temps encore ? En difficulté, la PME de 87 salariés « cherche un repreneur », a-t-elle fait savoir, jeudi 14 mars, par voie de communiqué. A défaut, l’activité risquerait de s’arrêter, après quinze ans d’existence. Car ces derniers mois ont déjà convaincu le groupe français Cetih, son actionnaire majoritaire depuis 2018, spécialisé dans les équipements pour l’habitat, de passer à autre chose.

Comme d’autres en Europe, la filiale spécialisée dans le photovoltaïque attribue la baisse de ses ventes à « l’accélération soudaine du dumping chinois ». En particulier depuis l’été 2023. Même chez la première puissance asiatique, la demande intérieure n’est pas illimitée. Alors, plus les constructeurs en Chine ont accumulé du stock, plus ils l’ont vendu à prix cassé, pour fragiliser la concurrence. Et ce, en l’exportant jusque sur le marché européen, sachant qu’un verrou protégeait les Etats-Unis. Là-bas, l’Inflation Reduction Act favorise les producteurs américains.

Manque d’incitation à l’achat

Résultat, du côté carquefolien, « le carnet de commandes a fondu comme neige au soleil », admet le directeur général de Systovi, Paul Toulouse, qui se donne un mois pour trouver un repreneur. « Si un pays dépend intégralement d’entreprises étrangères pour réaliser la transition énergétique, il ne pourra pas la mener au rythme où il l’entend », lance-t-il en guise d’avertissement, regrettant le manque d’incitation à acheter des panneaux assemblés en France. Exemple : une TVA réduite pourrait, selon lui, s’appliquer à ceux-là.

En cette fin de matinée, le dirigeant se coiffe d’une charlotte, puis enfile des surchaussures. Direction la ligne de production. Une seule suffit désormais, du matin au soir. Il y a quelques mois encore, deux fonctionnaient parfois en parallèle.

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L’entreprise refuse de fournir ses résultats nets, année après année. Elle communique en revanche volontiers sur son chiffre d’affaires, pour souligner l’impact de la concurrence chinoise sur sa croissance. Entre septembre 2022 et août 2023, cet indicateur était de 21,5 millions d’euros, soit presque deux fois plus que celui de l’exercice précédent (12,5 millions), avant la baisse d’activité des mois suivants.

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