Est-il temps de mettre un terme à près d’un demi-siècle de controverse ? A l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, mardi 4 février, trois associations – Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka – demandent à la Commission européenne l’interdiction de l’aspartame et lancent une pétition pour faire pression sur Bruxelles et les Etats membres.
L’édulcorant est au centre d’intenses débats sur son innocuité depuis plusieurs décennies, débats relancés récemment par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui a classé ce « faux sucre » comme « cancérogène possible » pour les humains en juillet 2023. Dans un rapport publié le 4 février, Foodwatch indique en outre que des travaux de recherche émergents pointent vers d’autres risques que le cancer, notamment « maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, neurotoxicité et effets négatifs sur le microbiome intestinal ».
Plus de 6 000 produits contiennent cet édulcorant, la principale source d’exposition étant les sodas et boissons « zéro calorie ». Selon un sondage de Yougov conduit pour Foodwatch, environ 40 % des Européens disent consommer régulièrement des préparations contenant de l’aspartame. Pour Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer, il n’y a « aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable ». « L’Organisation mondiale de la santé et de nombreuses études scientifiques mettent en évidence ce risque, a-t-il déclaré dans un communiqué. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. Nous demandons à nos décideurs politiques de prendre leurs responsabilités et de l’interdire. »
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