Une maison déjà inondée à plusieurs reprises, que les propriétaires ne pourraient plus assurer ; des quartiers desquels les assureurs se retireraient en raison du recul du trait de côte ou de sécheresses à répétition… Ces scénarios ne sont pas encore d’actualité en France, mais ils ne sont pas si éloignés de la réalité. Les sinistres liés au changement climatique sont plus fréquents ces dernières années et remettent en cause l’équilibre du système assurantiel à moyen et long termes. « Les événements climatiques exceptionnels deviennent fréquents, les coûts vont exploser dans les années à venir, les assurances ne vont plus pouvoir suivre », confirme Eric Houdet, fondateur de Homapi, qui met en place des outils de prédiction des risques naturels.
Pour la seule année 2024, la liste est longue : inondations dans le Nord et le Pas-de-Calais, cyclones dans les îles d’outre-mer, tempêtes Kirk, dans l’ouest, et Leslie, dans l’est de l’Hexagone, ainsi que les épisodes cévenol et méditerranéen, à l’automne. France Assureurs, qui fédère les compagnies d’assurances, estime que le coût de ces événements naturels s’élève à 5 milliards d’euros. « L’augmentation du coût des sinistres est aussi mécanique et liée au fait que la France s’urbanise, s’enrichit, et que c’est l’un des pays les mieux assurés au monde », explique Nicolas Denis, directeur général de Crédit agricole Assurances, qui rappelle que 83 % des Français sont assurés, contre 47 % des Allemands et 39 % des Américains. « En Allemagne, le public n’est pas assuré contre les inondations », rappelle, par exemple, Olivier Moustacakis, cofondateur du comparateur en ligne Assurland. Aux Etats-Unis, les compagnies d’assurances ont annoncé leur intention de se retirer de certains territoires trop exposés, notamment en Californie et en Floride.
Il vous reste 76.64% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.