Maire de Lyon s’avère un poste exposé au risque judiciaire. Alors que Michel Noir avait spectaculairement chuté pour recel d’abus de biens sociaux dans les grandes affaires politico-financières de la fin des années 1980, et que Gérard Collomb avait été inquiété pour l’emploi présumé fictif d’une ancienne épouse, convoqué par la police sur son lit d’hôpital quelques semaines avant sa mort en novembre 2023, Grégory Doucet a expérimenté à son tour la procédure pénale.
Le maire écologiste de Lyon a passé une journée entière en garde à vue, mercredi 9 avril, dans le cadre d’une instruction judiciaire pour « détournement de fonds publics ». Convoqué à 8 heures, il a pu repartir librement de l’hôtel de police en fin d’après-midi. Le maire a été invité à s’expliquer en détail sur la nature de 24 chargés de mission employés par la municipalité. Avec cette question : sont-ils des agents administratifs au service de la collectivité ou des membres de cabinet, dépassant dans ce cas largement le nombre autorisé d’employés à vocation politique ?
A l’origine de cette interrogation de la justice, il y a un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) d’Auvergne-Rhône-Alpes, rendu public le 14 juin 2024. Consacrée à l’organisation de la communication externe de la ville de Lyon, l’étude a détecté la présence de ces chargés de mission, affectés aux maires adjoints de la ville. « Leur mode de recrutement et de fin de fonction, leur évaluation et leurs missions permettent de les assimiler à des collaborateurs de cabinet », estiment les magistrats financiers. Selon eux, la limite des 12 emplois de cabinet directement rattachés au maire, que prévoit le code général de la fonction publique pour une ville de 523 000 habitants, est dépassée.
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