Vecteur de rêve et loisir populaire, le cinéma reste difficilement accessible à 7 millions de sourds, 2 millions d’aveugles ou malvoyants, et près de 1 million de personnes à mobilité réduite. Selon un baromètre de l’accessibilité, publié en 2023 par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), seuls 68 % des cinémas qui avaient répondu étaient accessibles aux usagers en fauteuil roulant, 59 % proposaient au moins une salle compatible avec l’audiodescription pour les malvoyants, autant pour les sous-titres destinés aux sourds et aux malentendants (60 %) et seulement 38 % des dispositifs de son renforcé.
A l’occasion du Festival de Cannes, qui se clôt samedi 24 mai, Thomas Soret, président de l’Union des associations nationales pour l’inclusion des malentendants et des sourds (Unanimes), l’un des 70 cosignataires d’une lettre ouverte adressée à la ministre de la culture et au secteur du cinéma, détaille les attentes des handicapés cinéphiles.
Pourquoi se concentrer sur le Festival de Cannes ?
Le Festival de Cannes bénéficie d’une médiatisation hors norme. Tous les ans, un sujet phare est mis en avant. En 2024, c’étaient les violences sexistes et sexuelles. Auparavant, c’était le climat. Cette année, cela fait vingt ans que la loi de 2005 [pour l’égalité des droits et des chances des personnes en situation de handicap] a été votée. Cela aurait été opportun d’organiser des tables rondes, des projections et des discussions sur le handicap. Le cinéma est un art très populaire. Ensuite, on pourra parler de théâtre, d’opéra ou d’autres arts…
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