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Michel Barnier cherche les mots justes. Ceux qui, pense-t-il, correspondront à la gravité de la situation. Ce dimanche 29 septembre, au premier étage de l’hôtel de Matignon, assis derrière le bureau Louis XV de Léon Blum, le premier ministre retouche son discours émaillé de références à son héros, le général de Gaulle.

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Dans moins de quarante-huit heures, le 1er octobre, l’ex-commissaire européen de 73 ans devrait se jeter dans l’arène pour prononcer sa déclaration de politique générale à la tribune de l’Assemblée nationale. Chef d’un gouvernement sans majorité, il sait sa mission délicate. L’extrême droite le garde « sous surveillance » et les élus de gauche, furieux de la nomination du membre des Républicains (LR), ne respectant pas à leurs yeux le résultat des élections législatives du 7 juillet qui a mis en tête l’alliance du Nouveau Font populaire, lui promettent la censure. « J’agis sous le contrôle du Parlement et c’est lui qui aura la clé pour que le gouvernement tienne », admet le locataire de Matignon dans un entretien au Journal de Saône-et-Loire publié vendredi 27 septembre.

Tout au long de la semaine, le successeur de Gabriel Attal a écouté les uns et les autres, chefs de groupe à l’Assemblée, représentants des syndicats, ministres… pour entendre leurs idées et bâtir sa déclaration de politique générale. Mais que retiendra-t-il ? Depuis son arrivée Rue de Varenne, le chef du gouvernement ne dit mot, évitant prudemment de se dévoiler. Ses soutiens, chez LR, à l’Union des démocrates et indépendants (UDI), à Renaissance, au MoDem ou chez Horizons, le pressent de clarifier sa ligne. Mais jusqu’où peut-il aller ? Aucun « pacte de coalition » n’a été signé pour sceller les accords et les priorités de ces partis, alliés de circonstance, aux idéologies divergentes. « Il suffit que Michel Barnier dise un mot pour que ça réveille tous les fantasmes. C’est comme le Trophée Andros [ancien championnat de course]. On roule sur la glace, les sorties de route arrivent vite », observe Hervé Marseille, sénateur des Hauts-de-Seine et président de l’UDI.

« Défouloir fiscal »

Le sujet des hausses d’impôts, évoqué par le premier ministre pour redresser les comptes publics, hérisse déjà la Macronie. Dans un texte publié par La Tribune Dimanche, le 29 septembre, vingt-sept élus Ensemble pour la République (EPR), dont l’ex-ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé, ou Sylvain Maillard, ancien chef des députés macronistes, tonnent contre une initiative « impensable » qui consisterait à « renoncer à la stabilité fiscale » mise en place depuis sept ans. « La justice sociale ne saurait constituer le prétexte d’un défouloir fiscal », écrivent-ils. Le même jour, depuis Tourcoing (Nord), où il orchestrait sa rentrée politique, l’ex-ministre de l’intérieur Gérald Darmanin insiste : « Je sais que nous serons nombreux à ne pas pouvoir soutenir un gouvernement qui augmenterait les impôts », clame-t-il, semblant s’exprimer au nom de tous les élus EPR.

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