L’arrivée de ces grands ados innocents déclenche chez les « actifs » qui les accueillent des émotions contrastées, voire des questions existentielles. Mais cette nuée joyeuse et bruyante finit toujours par illuminer les zones grises de la vie en entreprise.
Pour : ils font resurgir la part mythique du métier
Tuons immédiatement le suspense : même si je parviens à trouver (à force de mauvaise foi) quelques arguments contre, je suis, dans le fond, totalement favorable aux stages de 3e dans le monde professionnel. Je ne suis pas le seul : d’après une étude de novembre menée par VersLeHaut (think tank consacré aux jeunes et à l’éducation) avec le Collectif Orientation pour le Medef, 89 % des jeunes se disent satisfaits de leur stage et 75 % des entreprises reconnaissent des avantages à accueillir des stagiaires.
Avant les vacances de Noël, ils apparaissent, tels des oiseaux migrateurs, dans nos espaces de travail, qu’ils viennent ethnographier à coups de questions parfois étonnantes (« Y aura encore de la sauce colombo, demain, avec le poulet ? ») et réenchanter, relativisant par leur seule présence nos pseudo-urgences. Ils sont des Lévi-Strauss juvéniles, et nous sommes pour eux l’étrange tribu des gens « actifs ». Où sont les toilettes ? Comment marchent les ascenseurs ? Quelle est l’unité de calibrage des articles ?
Il vous reste 69.03% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.