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Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a, vendredi 28 mars, jugé possible la « grâce » de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné jeudi à cinq ans de prison ferme à Alger. « Si on fait de la politique-fiction, je pense que le président de la République [algérienne] va décider de sa grâce », a déclaré le recteur sur Sud Radio.

Le tribunal correctionnel de Dar El-Beïda, près d’Alger, a décidé jeudi d’« une peine de cinq ans de réclusion ferme » à l’encontre de Boualem Sansal, soit la moitié de la peine requise par le parquet, selon un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) présent dans la salle.

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M. Sansal, 80 ans, était accusé notamment d’atteinte à l’intégrité du territoire pour avoir repris à son compte, dans le média français d’extrême droite Frontières, la position du Maroc selon laquelle d’amples portions du pays auraient été amputées au profit de l’Algérie, pendant la colonisation française.

Son arrestation, le 16 novembre 2024 à Alger, avait aggravé de fortes tensions entre l’Algérie et la France, provoquées au cours de l’été dernier par un revirement français en faveur de la position marocaine dans l’épineux dossier du Sahara occidental.

« Un moment de pardon »

« Lorsqu’il a terminé sa garde à vue, les infractions qu’on lui reprochait étaient de l’ordre de le faire passer dans l’équivalent de ce qu’est la cour d’assises, c’est-à-dire devant le tribunal criminel », mais « l’affaire a été correctionnalisée », a rappelé vendredi Chems-Eddine Hafiz, y voyant un signe d’assouplissement positif.

Reste que si l’écrivain fait appel, le délai de dix jours qui s’impose alors l’empêcherait de bénéficier d’une « grâce présidentielle » à l’occasion de la fête de l’Aïd-el-Fitr, attendue dimanche, qui met un terme au ramadan et est « un moment de pardon », a rappelé le recteur de la Grande Mosquée de Paris, établissement qui entretient un lien historique, culturel et financier fort avec l’Algérie.

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« Je sais ce qu’est la prison. Je sais ce que ça peut être pour un homme, quelle que soit la prison. En même temps, il est âgé, il est malade. Son épouse est malade », a-t-il rappelé, estimant qu’« à titre humanitaire », une grâce « tombe sous le sens ». « Il a passé six mois en prison. Six mois, c’est trop pour lui. (…) J’espère de tout mon cœur qu’il soit gracié et qu’il revienne au moins retrouver son épouse qui est elle-même souffrante », a ajouté le recteur, par ailleurs ancien avocat.

Selon lui, « il n’y a pas eu des relations directes » entre les présidents français et algérien ces dernières heures, mais « il y a eu des relations via des émissaires » pour évoquer, notamment, ce dossier.

Le Monde avec AFP

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