C’est chose faite. Sur ordre du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, l’armée est entrée, contre son gré, dans la ville de Gaza pour « vaincre le Hamas » et récupérer les otages. Aux 64 000 Palestiniens tués s’ajouteront inéluctablement des milliers d’autres. Et il n’est pas sûr que les otages survivent à cette offensive.
Inévitablement, la question de savoir s’il s’agit ou non d’un « génocide » va de nouveau se poser. Le plus regrettable est que le débat sur cette question, qui ne fait pas l’unanimité, se déroule dans la confusion. La Cour internationale de justice (CIJ) a enjoint à Israël, le 26 janvier 2024, d’« empêcher » tout éventuel « acte de génocide » et de « prévenir et punir » l’incitation publique à commettre un génocide.
Elle lui a également demandé d’autoriser l’accès immédiat à l’aide humanitaire. Dans son ordonnance du 24 mai 2024, la CIJ a appelé Israël à arrêter « immédiatement son offensive militaire », notamment dans Rafah, et d’éviter d’imposer des « conditions d’existence » capables d’entraîner la « destruction physique totale ou partielle » des Gazaouis. Dans les deux cas, elle s’est abstenue d’affirmer qu’un génocide a été commis.
Modes opératoires très agressifs
Malheureusement, cette prudence est rare dans le débat public, ce qui conduit à des accusations sans preuves, à des contresens et à une ignorance des modes opératoires de l’armée israélienne, non moins problématiques qu’un génocide. De quoi s’agit-il ? L’article II de la Convention pour la prévention et la répression de crime de génocide décrit celui-ci comme un crime « commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Cela implique une intentionnalité. Et celle-ci ne s’apprécie pas n’importe comment.
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