Le président sud-africain a assuré lundi 17 mars que l’« amélioration de la relation » avec les Etats-Unis était une « priorité » après l’expulsion de son ambassadeur, Ebrahim Rasool, dans une énième attaque de Washington contre Pretoria depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.
« L’amélioration de nos relations avec les Etats-Unis d’Amérique est une priorité pour nous. Ils sont notre deuxième partenaire commercial après la Chine », a déclaré Cyril Ramaphosa à des médias lors d’un déplacement à Johannesburg.
Dans une volonté apparente de calmer une relation au plus bas, le dirigeant a dit avoir « noté le mécontentement exprimé par les Etats-Unis, en particulier à propos des remarques » de l’ambassadeur sud-africain à Washington.
Ebrahim Rasool avait déclenché le courroux américain en décrivant Donald Trump comme « mobilisant un suprémacisme contre le pouvoir en place » lors d’une intervention dans un webinaire vendredi. L’ambassadeur « reviendra bientôt » en Afrique du Sud, a seulement précisé le président sud-africain sans plus de précision.
Souci d’apaisement
« L’engagement auprès des Etats-Unis se poursuit, a affirmé M. Ramaphosa. Il se fera par l’intermédiaire de représentants des milieux d’affaires, du monde du travail et d’un grand nombre d’autres interlocuteurs, ainsi que du gouvernement. » Dans un souci d’apaisement, il a rappelé que Pretoria partageait la même ligne s’agissant de l’Ukraine.
« Le seul moyen de résoudre le conflit entre l’Ukraine et la Russie est de recourir à des moyens pacifiques, a-t-il affirmé à propos de la visite officielle du président Volodymir Zelensky le 10 avril. Nous pensons que c’est précisément le même message que le président Trump et les Etats-Unis ont transmis au président Zelensky. Nous sommes donc unis sur ce point. Nous avons le même objectif. »
La porte-parole du département d’Etat américain a cependant déclaré, lundi devant la presse à Washington, que ce que fait l’Afrique du Sud « n’est pas dans l’intérêt, dans le meilleur intérêt, d’une Amérique ou d’un monde sûr et prospère ».
L’Afrique du Sud est particulièrement ciblée ces dernières semaines par Washington, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Dans un décret présidentiel lui coupant ses aides en février, le président américain a accusé l’Afrique du Sud de traiter de façon « injuste » les Afrikaners, descendants de colons européens, et a fustigé sa plainte pour génocide visant Israël devant la Cour internationale de justice.
Evoquant une loi récemment promulguée sur l’expropriation qui permet dans certaines circonstances au gouvernement sud-africain de saisir des terres sans compensation, le président américain a aussi promis aux fermiers sud-africains une « voie d’accès rapide à la citoyenneté » américaine sur son réseau social ce mois-ci.
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« Ils confisquent leurs TERRES et leurs FERMES, et bien pire que cela », a-t-il accusé, alors que les Blancs demeurent propriétaires de 72 % des terres agricoles en 2017, selon des chiffres officiels. Un héritage de la colonisation, puis de l’apartheid.