Pour la Chine, Macao joue le bon élève

Les visiteurs se pressent sur la passerelle offrant les plus beaux selfies devant la longue façade copiée sur le palais de Westminster. Au pied de Big Ben, les taxis de style londonien attendent le client. Dans les allées, l’ambiance musicale est faite de succès des Kinks, de Bowie et des Beatles. L’énorme carrosse, les cabines téléphoniques rouges, le wagon du Tube que l’on traverse pour se prendre à nouveau en photo, la statue de marbre d’Henry VIII et même la plaque affirmant de manière douteuse entre deux boutiques que « le naturaliste Charles Darwin a vécu ici de 1838 à 1842 » : les promoteurs n’ont pas lésiné sur les clichés pour concevoir le Londoner, le dernier né, en mai 2023, des casinos de Macao. En face de la tour Eiffel du Parisian et des gondoles du Venetian, les touristes peuvent même assister à la relève de la garde et visiter l’exposition Harry Potter.

Voilà le genre d’activités familiales auxquelles Pékin exige de longue date que l’ancienne colonie portugaise se convertisse pour se détacher de l’autre Macao, encore bien visible dans la vieille ville. Là-bas, l’enfer du jeu mérite toujours sa réputation, avec ses salles aux décorations clinquantes, à la moquette fatiguée qui attirent dans les rues adjacentes toutes sortes d’activités mal vues du pouvoir central, mais promues par les néons qui restent allumés jusqu’au lever du jour. Les lieux de prostitution bien sûr, comme le Golden sauna et l’Excellent sauna de l’Emperor Hotel, et surtout les boutiques de prêteurs sur gages.

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