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Joe Biden n’est pas encore parti, mais il n’est plus vraiment là. On connaît le sort ingrat des canards boiteux (lame duck), les présidents américains en fin de mandat sur le point de s’effacer. Le destin est particulièrement cruel pour le vétéran démocrate, âgé de 82 ans. Sa première sortie a eu lieu en juillet, lorsque son parti et les donateurs l’ont forcé à abandonner la course présidentielle. La victoire de Donald Trump, le 5 novembre, l’a ensuite condamné à l’aphonie politique.

Alors que le républicain est élu personnalité de l’année par le magazine Time et parade à l’ouverture de la Bourse à Wall Street, comme si son excellente santé lui était due, Joe Biden n’est plus qu’un président en filigrane. Sa fragilité physique est évidente. Le 10 décembre, il prononçait un discours au cercle de réflexion Brookings Institution pour défendre son bilan économique, dont l’ampleur véritable se mesurera seulement dans quelques années. Joe Biden évoquait la sortie de l’ère du Covid-19, le retour au plein-emploi, les investissements les plus importants dans les infrastructures et les secteurs d’avenir depuis le New Deal, dans les années 1930, sous le président Franklin D. Roosevelt. « Bien sûr, cette croissance économique n’est pas sans douleur », convenait-il, dans une référence au coût de la vie. Joe Biden lançait aussi un avertissement à l’attention de son successeur, estimant que la baisse des impôts pour les plus riches et l’instauration de taxes très lourdes sur les produits importés seraient « une erreur majeure ».

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