La situation commerciale de Tesla a « déjà été rétablie » après une séquence de ralentissement des ventes du constructeur automobile, a assuré, mardi 20 mai, son patron, Elon Musk, lors du Forum économique du Qatar, retransmis par l’agence Bloomberg. « Les ventes sont bonnes en ce moment », a affirmé le dirigeant, et « le marché [financier] le reconnaît car nous sommes repassés au-dessus des 1 000 milliards de [dollars de] capitalisation. Donc la situation est déjà rétablie ».
Les ventes du groupe ont chuté de 13 % sur un an au premier trimestre, avec un fléchissement particulièrement marqué dans l’Union européenne, où les immatriculations se sont contractées de 45 % par rapport à la même période de 2024. « L’Europe est le marché où nous sommes le moins bien positionnés », a reconnu Elon Musk lors d’un entretien par visioconférence, retransmis en public. « C’est le cas pour tous les constructeurs, sans exception », a néanmoins soutenu l’entrepreneur d’origine sud-africaine au sujet de la morosité du marché automobile en Europe.
Les ventes de Tesla ont souffert d’une montée en puissance de la concurrence, chinoise en particulier, mais aussi d’un mouvement de protestation consécutif au rapprochement d’Elon Musk avec Donald Trump. Plusieurs concessionnaires et véhicules de la marque ont même été vandalisés en Amérique du Nord et en Europe.
« Ne vous inquiétez pas ! »
Lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats du premier trimestre, le directeur financier, Vaibhav Taneja, avait souligné que le « vandalisme et l’hostilité injustifiés envers [la] marque et [ses] employés [avaient] eu un impact sur certains marchés ».
En Allemagne, les immatriculations de Tesla ont continué leur dérapage en avril, accusant un décrochage de 46 % sur un an.
« Nous avons peut-être perdu des ventes [parmi les sympathisants de] gauche, mais nous en avons gagné à droite. (…) Actuellement, les chiffres de ventes sont solides. (…) L’action ne coterait pas à des niveaux proches de son sommet historique si les choses n’allaient pas bien. Ne vous inquiétez pas ! », a estimé M. Musk, interrogé quant aux effets négatifs de son engagement politique sur le groupe Tesla.
Même s’il s’est sensiblement redressé ces dernières semaines (+ 26 % en deux semaines), le cours du constructeur de véhicules électriques reste inférieur de 29 % à son sommet enregistré à la fin de décembre 2024.
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L’homme le plus riche du monde avait déjà annoncé, à plusieurs reprises, son intention de prendre du recul avec la mission que lui a confiée Donald Trump, avec l’accord du président américain. Mardi, M. Musk a fait savoir qu’il ne consacrait plus qu’un jour ou deux par semaine au département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), le reste de son temps étant consacré à la gestion de ses sociétés, Tesla en premier lieu.
Il prévoit aussi de dépenser « beaucoup moins » de sa fortune pour financer des campagnes électorales, a-t-il également déclaré lors de cette visioconférence, alors qu’il a consacré plus de 290 millions de dollars (257,5 millions d’euros) pour soutenir des candidats républicains avant le scrutin présidentiel et législatif de 2024. « Si je vois une raison de dépenser de l’argent en politique, je le ferai, a-t-il précisé. Mais pour l’instant, je n’en ai pas. »