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Une carte de « famille monoparentale » ouvrant droit à des avantages, comme des horaires de travail plus adaptés, voire des tarifs préférentiels pour la cantine ou les transports. La délégation aux droits des femmes du Sénat a proposé, dans un rapport publié jeudi 28 mars, que ce dispositif soit testé pour mieux identifier et accompagner les parents « solos ».

Après avoir auditionné pendant trois mois des institutions, associations et parents concernés pour cerner les difficultés rencontrées par les familles monoparentales, les sénatrices Colombe Brossel (groupe socialiste, écologiste et républicain) et Béatrice Gosselin (apparentée Les Républicains) ont dirigé la rédaction de ce rapport listant dix recommandations.

En France, une famille sur quatre est monoparentale, avec une femme à sa tête dans 82 % des cas, rappelle la mission. Selon l’Insee, la pauvreté touche 45 % des enfants qui vivent seuls avec leur mère.

Parmi les propositions de la délégation du Sénat aux droits des femmes, figure « la création à titre expérimental » de cette carte « famille monoparentale » : elle ouvrirait droit à des « avantages et tarifs préférentiels » pour certains services et prestations (cantine scolaire, transports publics et collectifs, loisirs, colonies de vacances, activités périscolaires, activités sportives et culturelles, mutuelle).

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Facultative et renouvelable

A la différence de la version « familles nombreuses », la carte « famille monoparentale » « facultative et renouvelable annuellement », permettrait aussi aux parents concernés « de se signaler comme tels » auprès des administrations ou de leur employeur, écrivent les sénatrices dans leur rapport publié jeudi.

Lors de leurs auditions, certains employeurs leur ont en effet expliqué qu’ils souhaitaient proposer des dispositifs plus souples à leurs salariés parents isolés (horaires plus flexibles, télétravail…) mais ne savaient pas précisément comment les identifier.

Fabrice Revault, patron d’une petite société de communication à Fégréac (Loire-Atlantique), a vécu ce genre de situation avec l’un de ses employés. « Il avait besoin de partir plus tôt à cause de problèmes de garde. Et en cas d’urgence de dernière minute pour un enseignant absent ou une grève, il fallait gérer cette absence avec le reste de l’équipe », raconte-t-il.

« Cette carte aurait l’avantage de justifier de “privilèges” auprès des collègues », selon le chef d’entreprise. Seul point négatif selon lui : « Si la carte est présentée par un candidat [lors d’un entretien d’embauche], ça peut lui porter préjudice. »

La ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, s’est, elle aussi, engagée en faveur d’une telle « carte » pour améliorer la « reconnaissance plus spécifique que l’on doit aux familles monoparentales ».

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Les sénatrices ont toutefois écarté l’idée de la création d’un statut de parent isolé, tel que proposé par les députés Fanta Berete (Renaissance) et Philippe Brun (PS). « Faute d’évaluation aboutie, à ce stade, du levier juridique, du périmètre et du coût d’un tel statut », elles lui préfèrent la carte « famille monoparentale », « un dispositif pragmatique et concret », selon Colombe Brossel.

La mission s’attaque également à la question des pensions alimentaires « qui ne sont pas payées dans près d’un tiers des cas ». Elle préconise des « objectifs plus ambitieux de réduction des taux d’impayés » et envisage la piste d’un « prélèvement à la source si ces objectifs ne sont pas atteints ».

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Le Monde avec AFP

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