Meilleures Actions
Histoires Web mercredi, janvier 8
Bulletin

François Molins, procureur de Paris en 2015 et « la voix des attentats »

Les attentats de janvier 2015, puis ceux de novembre, ont fait surgir le procureur de Paris François Molins sur le devant de la scène. Par ses conférences de presse, le magistrat s’est immiscé dans les foyers des Français.

« Pas de regard caméra rivé au prompteur, mais des yeux qui se rassurent en lisant un papier », décrivaient alors Pascale Robert-Diard et Emeline Cazi dans Le Monde. « Fond blanc, puis fond bleu, seule concession aux codes de la communication. Pas de question, une simple déclaration. Des faits, des dates, des heures, des chiffres. Sujet, verbe, complément, imparfait de l’indicatif. Les mots butent parfois, la voix garde un fond de rocaille, les bras s’ennuient d’être trop grands. Et pourtant, aussi longtemps qu’il parle, on ne le lâche pas. Le procureur de Paris, François Molins, est la voix des attentats. »

La notoriété de cet homme de terrain, qui avait alors 62 ans, dépasse largement le cercle de ceux qui travaillent régulièrement avec lui. Tous et toutes attendent ses explications. « C’est évident qu’il fallait communiquer. Il y avait un besoin de savoir ce qu’il se passait. Mais il faut faire attention à ne pas tomber dans l’immédiateté médiatique », précisait M. Molins au Monde avec huit ans de recul. Il explique que « tout était millimétré, rien n’était improvisé ».

En septembre 2016, l’homme accorde un rare entretien au Monde. Dans cet échange, mené par Jean-Baptiste Jacquin, Julia Pascual et Soren Seelow, il explique pourquoi il a décidé de qualifier de crimes des infractions liées au terrorisme (considérées jusqu’alors comme des délits), donc passibles de vingt ou trente ans de prison plutôt que de dix ans.

« Il s’agit de protéger la société en laissant ces individus plus longtemps en prison, explique alors le magistrat. Celle-ci a d’abord une fonction de réadaptation et de resocialisation. Mais on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif. Lorsqu’on tombe sur des individus imprégnés par cette idéologie mortifère, les maintenir enfermés n’est peut-être pas la mission la plus noble, elle a au moins l’impérieuse vertu de protéger la société. »

Lire aussi |

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.