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Arrivé au pouvoir il y a à peine un an, le gouvernement portugais du premier ministre de centre droit, Luis Montenegro, empêtré dans une polémique sur un possible conflit d’intérêts, est tombé, mardi 11 mars dans la soirée, après le refus des députés de lui accorder la confiance.

Le vote de confiance a été rejeté par les voix des socialistes, le principal parti d’opposition, de l’extrême droite Chega et de l’extrême gauche. Ce vote pourrait entraîner la tenue d’élections législatives anticipées dans les prochaines semaines, si le président choisit de dissoudre l’Assemblée pour sortir de la crise.

« Je n’ai commis aucun crime », avait dit plus tôt aux députés Luis Montenegro, dont le parti n’a pas la majorité absolue au Parlement. Malgré les efforts pour éviter la chute du gouvernement au cours des derniers jours, l’opposition a campé sur ses positions.

Le secrétaire général du Parti socialiste, Pedro Nuno Santos, avait demandé à M. Montenegro de s’abstenir de demander la confiance des parlementaires, alors qu’un résultat négatif était prévisible, estimant que M. Montenegro devrait plutôt avoir le courage de démissionner.

Mardi soir, après plus de trois heures et demie de débats houleux, la séance avait été suspendue pour une heure au Parlement, le temps pour le Parti social-démocrate (PSD) du premier ministre et le Parti socialiste de tenter des négociations de la dernière chance.

Les socialistes avaient annoncé lundi avoir formalisé une demande de commission d’enquête parlementaire sur l’éventuel conflit d’intérêts touchant le premier ministre, l’invitant à s’y soumettre. Le PSD s’était engagé à ce que le chef de gouvernement y prenne part, réclamant en retour qu’elle ne dure que quinze jours – ce qu’a refusé fermement le leader du PS, fustigeant des « arrangements » et estimant que ce n’était pas au gouvernement d’en fixer les règles.

L’entreprise familiale du premier ministre au cœur de la polémique

L’interruption de séance n’a pas permis d’aplanir le différend entre les deux formations, et les socialistes, comme ils l’avaient annoncé, ont voté contre la confiance au gouvernement, au côté notamment de la formation d’extrême droite Chega.

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Au cœur de la polémique : une entreprise de prestation de services détenue par la femme et les enfants de Luis Montenegro ayant des contrats avec plusieurs sociétés privées, parmi lesquelles un groupe dont l’activité est soumise à des concessions accordées par l’Etat. Outre cette affaire, s’ajoutent des révélations sur d’éventuelles irrégularités commises lors de l’acquisition d’un appartement.

Le chef du gouvernement a pris ses fonctions en avril 2024, succédant à Antonio Costa, un socialiste qui avait démissionné en novembre 2023 dans le cadre d’une enquête sur un trafic d’influence présumé. M. Costa, qui a toujours nié toute irrégularité, a été élu président du Conseil européen en juin 2024.

Il revient désormais au président, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, de décider de dissoudre ou non le Parlement. Avant cela, il doit consulter les partis représentés au Parlement puis convoquer le Conseil d’Etat, un organe consultatif, avant de se prononcer sur l’issue qu’il souhaite donner à la crise.

Si elles sont convoquées, des élections législatives anticipées pourraient se tenir le 11 ou le 18 mai, a déjà annoncé M. Rebelo de Sousa. M. Montenegro, qui avait déjà surmonté deux motions de censure, a fait savoir qu’il serait candidat à sa succession en cas d’élections anticipées.

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Le Monde avec AFP

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