François Bayrou a tranché : le gouvernement inscrira à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale la proposition de loi interdisant le voile islamique dans le sport, adoptée au Sénat le 18 février. Le premier ministre s’est toutefois gardé de donner lui-même la « ligne » du gouvernement, chargeant Aurore Bergé d’annoncer à l’Assemblée nationale, mardi 18 mars, puis au Sénat, mercredi 19, le soutien de l’exécutif au texte sénatorial. « Aucun signe religieux ostentatoire ne doit être porté lors des compétitions sportives », a martelé dans les deux chambres la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes et de la lutte contre les discriminations, pour qui « un terrain de sport n’a pas à être un lieu d’entrisme religieux, d’entrisme politique ».
Il s’agissait pour le chef du gouvernement de mettre fin aux dissonances qui se sont multipliées ces derniers jours sur ce sujet récurrent. La ministre des sports, Marie Barsacq, avait mis en garde le 12 mars contre « les confusions » et les « amalgames » entre le port du voile et la radicalisation dans le sport, se démarquant du texte voté au Sénat. Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, se disait dans Le Parisien dimanche « en désaccord radical » avec sa collègue de sports, assurant avoir « un certain nombre d’informations qui démontrent un entrisme islamiste dans le sport, notamment des Frères musulmans ». Alors même qu’un rapport de l’Institut des hautes études du ministère de l’intérieur (IHEMI) de mars 2022, intitulé « Terrains de radicalisation ou de prévention, exploration des radicalisations dans le sport associatif », échouait à démontrer « un phénomène structurel, ni même significatif, de radicalisation ou de communautarisme dans le sport ».
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