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Tous les indicateurs sont en hausse : en 2023, les faits de violences sexuelles et sexistes apparaissent en nette augmentation à l’Ecole polytechnique, selon une enquête interne menée par l’établissement et publiée le 23 avril. Au total, 23 personnes (1,6 %) disent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol, contre 8 (1 %) en 2022.

Forte de plus de 1 800 réponses et d’un taux de participation de 64 %, l’enquête confirme les tendances identifiées depuis la première étude en 2022 sur les circonstances de survenue des faits et les profils des victimes et des auteurs, souligne l’école dans l’introduction.

Ainsi, les victimes déclarées sont très majoritairement des femmes, les auteurs très majoritairement des hommes et la très grande majorité des cas de violences sexuelles ou sexistes ont lieu entre étudiants. Il existe une très forte corrélation entre consommation d’alcool et atteintes sexistes et sexuelles. Enfin, la majorité des cas de violences sexuelles ou sexistes ont lieu en lien avec des activités associatives ou des soirées privées.

Lire l’enquête | Article réservé à nos abonnés A Polytechnique, des étudiants étrangers dénoncent leur mal-être et des stéréotypes racistes

A la question « Vous a-t-on fait des propositions sexuelles insistantes ? », 4,5 % des répondants ont déclaré « oui », contre 2,7 % en 2022. Les femmes semblent cinq fois plus concernées que les hommes (en 2022, 2,5 fois). Des faits d’exhibitionnisme pendant une soirée ou dans un vestiaire sont également cités par plus de 8 % des répondants et près de 7 % rapportent des attouchements sur leurs cuisses, fesses ou seins, une fois ou plusieurs fois.

« Les femmes sont hypersexualisées »

L’ensemble des victimes ont ressenti des répercussions psychologiques et, pour la majorité, leur vie affective et sexuelle s’en est trouvée affectée. Quelque 6 % des répondants ne se sentent pas en sécurité lors des soirées et 1 % au sein de leur logement. Près de 12 % disent avoir peur de marcher seuls le soir sur le campus.

S’agissant d’humiliations et de harcèlement, 10 % déclarent y avoir été confrontés (8,6 % en 2022) et pour moitié, les auteurs des faits sont des étudiants de l’X ou d’autres établissements. Viennent ensuite, entre autres, des collègues de stage, des directeurs ou directrices de mémoire de stage, des supérieurs hiérarchiques.

Face à un parterre d’invités lors de la cérémonie de remise des diplômes, le 14 juin, une élève diplômée de la promotion X19 a pointé un « fossé à combler », celui de « la prise au sérieux des violences sexuelles et sexistes ». « Le cadre militaire ancre un machisme qui sera perpétué tout le long de notre scolarité, a décrit Lou Méchin. Les femmes à l’X se font couper la parole, sont hypersexualisées, sont assignées à des binets [associations étudiantes] stéréotypés. »

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