C’est un coup de semonce inédit dans la police nationale, un mouvement de fronde qui touche certains des services les plus discrets de l’institution. Depuis lundi 14 avril, les fonctionnaires des 17 brigades de recherche et d’intervention (BRI) de la direction nationale de la police judiciaire, réparties sur l’ensemble du territoire, observent une « grève du zèle ». Ces unités spécialisées dans les filatures et l’interpellation de criminels chevronnés, appliquent désormais les règles administratives à la lettre : pas plus de huit fonctionnaires d’astreinte, aucune heure supplémentaire et des voitures de service stationnées dans les garages la nuit, contrairement aux usages qui leur permettait de conserver ces véhicules pour être mobilisables à tout instant.
En cause : le refus de la direction générale de la police nationale d’attribuer aux quelques 400 agents une prime. En sus de revaloriser celle déjà en vigueur au Raid et la BRI-PP (la brigade historique de la préfecture de police de Paris), les principaux syndicats de police tels qu’UN1TÉ et Alliance proposent de créer une gratification spécifique allouée aux opérateurs des autres BRI. « Il ne s’agit pas seulement d’une question financière mais d’un sujet lié à la reconnaissance d’effectifs qui ne comptent pas leurs heures, soumis à des procédures de sélection parmi les plus drastiques de la police, sans lesquelles les belles affaires et les interpellations de gros voyous n’auraient pas lieu », expose Vincent Hergott, délégué national du syndicat Alliance en charge des services d’intervention de la police.
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