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Ce chiffre pourrait presque résumer, à lui seul, l’enjeu des négociations en cours à Cali, en Colombie, où se tient la 16e conférence mondiale sur la biodiversité (COP16) : plus d’une espèce d’arbre sur trois est aujourd’hui menacée d’extinction.

Le sorbier de Legré, endémique des Alpes-de-Haute-Provence ; le chêne Hinckley, qui appartient au groupe des chênes blancs ; plus de la moitié des essences de magnolias ; le marronnier d’Inde, pourtant largement répandu en Europe… Les arbres sont, eux aussi, frappés de plein fouet par les activités humaines qui entraînent un effondrement de la biodiversité. A Cali, les négociateurs de quelque 200 pays doivent dire, d’ici au vendredi 1er novembre, comment ils entendent mettre en œuvre leurs engagements visant à « faire la paix avec la nature ».

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La mise à jour de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), publiée lundi 28 octobre, constitue la plus vaste évaluation de l’état de santé des arbres. Pour la première fois, la majorité des quelque 64 000 espèces connues ont été inscrites sur ce registre mondial : sur les 47 282 essences évaluées, au moins 16 425 (38 %) sont en danger d’extinction, c’est-à-dire classées dans l’une des trois catégories allant de « vulnérable » à « en danger critique ». Cette évaluation, qui résulte de la collaboration d’un millier d’experts mobilisés depuis plusieurs années, confirme le résultat d’une étude publiée en 2021 par l’association britannique Botanic Gardens Conservation International.

« Un rôle majeur pour les écosystèmes »

« Les arbres jouent un rôle majeur pour les écosystèmes et les populations, souligne Eimear Nic Lughadha, la responsable de l’évaluation et de l’analyse de la conservation aux jardins botaniques royaux de Kew. Nous espérons que cette statistique effrayante incitera à une action urgente et sera utilisée pour éclairer les plans de conservation. »

La liste rouge, l’inventaire mondial le plus complet de l’état de la faune et de la flore, est l’un des instruments permettant de prendre le pouls de la biodiversité. Née il y a tout juste soixante ans, elle répertorie désormais plus de 166 000 espèces végétales et animales, parmi lesquelles 46 337 sont menacées. Le nombre d’espèces d’arbres risquant de disparaître est deux fois plus important que celui de toutes les espèces d’oiseaux, de mammifères, de reptiles et d’amphibiens menacées réunies.

A chaque fois que des arbres disparaissent, des milliers d’autres espèces de plantes, d’animaux ou de champignons sont à leur tour fragilisées. « Plus des deux tiers des espèces d’oiseaux menacées à l’échelle mondiale dépendent des forêts, rappelle Cleo Cunningham, responsable du climat et des forêts à l’organisation non gouvernementale (ONG) BirdLife International. Ce rapport doit être pris au sérieux pour les populations locales et les peuples autochtones qui dépendent des forêts. »

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