Vous devez parler d’une publication de la chaîne Telegram russe Mash, réputée proche des services de sécurité russes, dans laquelle il est écrit que « l’Ukraine a perdu 1,7 million de militaires au cours de l’“opération spéciale” [le nom employé par la Russie pour parler de la guerre en Ukraine] − ce sont des tués et des disparus. L’information provient de la base de données de l’état-major général des forces armées ukrainiennes, piratée par nos hackers ».
Le centre de lutte contre la désinformation ukrainien dénonce « un fake absolument absurde » émanant de « ressources de propagande sous contrôle du Kremlin » arguant notamment qu’« en janvier 2025, selon les mots du président ukrainien Volodymyr Zelensky, l’effectif de l’armée ukrainienne était de 880 000 personnes » et que « selon les données de l’état-major [ukrainien], au 20 août 2025, les Russes ont perdu depuis [le début de la guerre] 1 072 700 personnes tuées ou blessées, ce qui dément les chiffres inventés par les propagandistes russes concernant les pertes ukrainiennes. »
Selon une étude du think tank américain Center for Strategic and International Studies (CSIS, Washington), publiée le 3 juin, la guerre en Ukraine aurait fait environ 1 million de morts ou de blessés parmi les soldats russes et 400 000 côté ukrainien, portant le bilan total à 1,4 million de pertes humaines. Selon l’étude, 250 000 soldas russes et entre 60 000 et 100 000 soldats ukrainiens auraient été tués, faisant de cette guerre l’une des plus meurtrières depuis la seconde guerre mondiale en territoire russe ou soviétique.
Ce type d’estimation est particulièrement complexe, car l’Ukraine ne publie pas de chiffres officiels, tandis que la Russie semble sous-estimer le bilan humain. L’étude repose donc principalement sur les estimations des gouvernements britannique et américain.
De son côté, le média indépendant russe Mediazona, en collaboration avec le service russe de la BBC, au 1er août, a dénombré 121 507 militaires russes tués en Ukraine depuis le 24 février 2022. Les journalistes qui ont détaillé leur méthodologie notent que les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés, car leurs informations vérifiées proviennent de sources publiques telles que les nécrologies, les publications de proches, les déclarations des autorités locales, etc.
Pascal