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Histoires Web samedi, mars 1
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Une fois dépassé le village haut perché de Saorge (Alpes-Maritimes), dans la vallée de la Roya, il faut se frayer un chemin dans la végétation sèche et foisonnante sur deux kilomètres pour atteindre la maison en pierre de Marie (certaines femmes interrogées dans cet article ont requis l’anonymat), 30 ans, qu’elle a en grande partie rénovée de ses mains. « On verra si ma nouvelle construction passe l’hiver ! », plaisante-t-elle, nous invitant d’un geste de la main à entrer dans une serre qu’elle a fabriquée à partir de matériaux de récupération et dans laquelle elle cultive des plantes aromatiques.

Encerclé de pins, offrant une vue imprenable sur les montagnes environnantes, son lieu de vie n’a pas toujours été placé sous le signe du confort. Le premier hiver, elle l’a passé sans électricité avec son ex-conjoint, suivi d’un premier été de sécheresse rendant impossible l’accès à l’eau. Pour rendre la maison habitable, Marie s’est démenée. Des ajustements et des raccordements qu’elle a effectués majoritairement seule, sans formation au préalable, « à force de tentatives hasardeuses et de quelques coups de main ». Sans l’avoir anticipé, son aisance à bricoler, à réhabiliter et à construire a généré des tensions dans son couple. « Sûrement parce que ça a remis en question nos assignations mutuelles à des rôles prédéfinis », pense-t-elle avec le recul.

Désormais seule dans la maison, cette Ardéchoise d’origine passionnée de bricolage depuis l’enfance en est désormais certaine : l’autocensure face à des travaux de cette ampleur est plus bloquante encore qu’un réel déficit de compétences. « En tant que femme, on a tendance à considérer que ce genre de travaux est de l’ordre de l’impossible. Moi, la plupart du temps, j’improvise, et j’apprends la technique en faisant, à partir du troisième essai », assure-t-elle.

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