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Histoires Web mardi, novembre 5
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Autrefois considéré comme un modèle en matière de protection de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique, la Suède n’en finit plus de reculer. Alors que ses émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter (+ 7 % et + 5,6 % au premier et au second trimestre), le royaume scandinave a décidé de supprimer, à compter du 1er novembre, la taxe sur les sacs plastiques achetés en caisse, faisant craindre un rebond de leur usage.

D’un montant de 3 couronnes (environ 26 centimes d’euro), cette taxe – portant le prix des sacs plastiques à environ 7 couronnes – avait été instaurée en mai 2020, à la demande du Parti libéral, qui en avait fait une condition de son soutien au gouvernement composé des sociaux-démocrates et des écologistes. A leur tour, les Démocrates de Suède (extrême droite) en exigeaient la disparition depuis leur alliance avec le gouvernement libéral conservateur, entré en fonction en octobre 2022.

Le dispositif a pourtant fait preuve de son efficacité : l’achat de sacs plastiques est passé de 74 en moyenne par personne en Suède 2019 à 17 en 2023, bien en dessous de l’objectif européen, fixé à 40 sacs maximum par personne d’ici 2025. Selon l’Agence suédoise de protection de l’environnement, l’instauration de la taxe a été « un facteur déterminant » dans le recul de 75 % de l’usage de ces sacs entre 2020 et 2021, qui s’est poursuivi depuis.

Dans la plupart des supermarchés, les sacs d’emballages très fins, réservés aux fruits et légumes, ont également disparu, remplacés par des sacs en papier. En 2023, les Suédois n’en ont utilisé que six par personne.

Pour justifier de la suppression de la taxe, annoncée en septembre 2023, le gouvernement met en avant les excellents résultats de la Suéde, comparés à l’objectif européen, arguant que le dispositif est désormais superflu et qu’il pourrait même « avoir des effets négatifs », tels que « des coûts administratifs », et l’« augmentation de la consommation d’autres solutions ».

Dans une tribune, publiée le 1er novembre dans le tabloïd Aftonbladet, Oscar Sjöstedt, un des porte-parole des Démocrates de Suède, savoure une victoire « idéologique ». Il voit dans la taxe « le symptôme d’une mentalité méprisante », qui « rendrait plus difficile la vie quotidienne des Suédois », dans le but d’« apaiser une élite politique qui, souvent, ne souffre pas elle-même des politiques qu’elle impose aux gens ».

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