Marco Polo International (MPI) : c’est ainsi qu’avait été baptisé, en 2015, le véhicule ayant permis au chimiste chinois ChemChina – repris depuis par la société d’Etat Sinochem – d’acquérir l’italien Pirelli pour 7 milliards d’euros. Un clin d’œil à l’histoire des deux nations, mais aussi à Marco Tronchetti Provera, l’homme fort de la dynastie du pneu. Dix ans plus tard, la roue a tourné et la holding MPI apparaît aussi déshabillée qu’un modèle posant pour le calendrier Pirelli.
Décision rarissime, le conseil d’administration du fabricant de pneus a, en effet, entériné, lundi 28 avril, la fin du contrôle exercé par Sinochem, en dépit de sa participation de 37 %. Neuf administrateurs ont acté ce principe, contre l’avis des six représentants du groupe chinois qui s’est dit « consterné et fermement opposé à cette décision ». De son côté, le conseil d’administration de Pirelli a affirmé qu’il s’agissait d’une « étape », mais pas décisive.
Marco Tronchetti Provera, vice-président exécutif et second actionnaire de Pirelli, cherche à se débarrasser de son encombrant partenaire chinois, considéré comme un obstacle pour son développement aux Etats-Unis, où l’industriel réalise 20 % de son chiffre d’affaires. En particulier, Pirelli veut mettre la gomme outre-Atlantique sur les pneus connectés en lien avec la voiture autonome, mais, depuis le mois de janvier, Washington interdit les technologies chinoises dans l’habitacle. Et Sinochem se refuse à réduire sa participation.
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