De Philippe Labro, mort mercredi 4 juin, à l’âge de 88 ans, on pourrait dire qu’il était journaliste, écrivain, réalisateur, parolier, homme de média et d’influence, mais ce serait un peu trop simple pour résumer le parcours d’un homme à l’éclectisme « frénétique » – sa manière à lui d’éprouver le frisson des premières fois et d’espérer « arrêter le temps ».
Celui qui écrivait que, pour connaître quelqu’un, il fallait « forer en eau profonde » est né le 27 août 1936, à Montauban (Tarn-et-Garonne). Il est le troisième de quatre enfants et reconnaissait volontiers que cette « position dans la fratrie » créa chez lui un farouche besoin d’amour et de reconnaissance. Petit, se rappelait-il, il aimait être celui qui, dans le cercle familial, racontait « une blague, une connerie, une fable ». Au rugby, devant ses frères aînés, il apprendra à retenir ses larmes : « C’est peut-être là, sur cette herbe boueuse, que l’importance du regard des autres s’est inscrite en moi, pour longtemps, trop longtemps », avouait-il dans Je connais gens de toutes sortes (Gallimard, 2002).
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