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Histoires Web vendredi, juin 20
Bulletin
Retrouvez ici le premier épisode de l’enquête.

S’il existait un Ballon d’or du meilleur stratège, il pourrait postuler. Qui aurait imaginé, il y a encore quelques mois, Philippe Diallo dans le costume du sauveur providentiel ? Qui aurait pu prédire que cet échalas de 61 ans, président mal réélu en décembre 2024 à la tête de la Fédération française de football (FFF), avec 55 % des voix au premier tour, s’imposerait comme l’homme fort du football français ?

Tout a été si vite… Le 3 mars, Diallo lance ses états généraux du football. Le 12 mai, il présente ses réformes. Le 10 juin, elles sont reprises dans une proposition de loi votée dans la foulée au Sénat. Le boss de la FFF a désormais, notamment, le pouvoir de dissoudre toute ligue professionnelle et de modifier la répartition des revenus. En trois mois, celui qui était surnommé, dans les instances du foot pro, « Philippe Falot », a pris le pouvoir et expédié ad patres la Ligue de football professionnel – l’organisme de tutelle des 36 clubs pros du pays – et son si décrié président, Vincent Labrune. Dans son bureau avec vue sur la Tour Eiffel, cette victoire par K.-O. permet à Diallo de parader devant les trophées rapportés de ses innombrables déplacements. « Président de la fédé, c’est comme président de la République, vous voyagez sans arrêt et on vous offre des cadeaux », lance-t-il au Monde, début juin. Assez content de lui.

La FFF revient de loin, elle qui avait depuis toujours laissé les clubs professionnels s’organiser au sein de leur Ligue, en quasi-autonomie ; la répartition du pouvoir était tacite, à la FFF de gérer l’équipe de France et quelque 2,5 millions de licenciés amateurs ; et pour le reste, aux clubs pros de s’organiser et d’engranger les profits. Un édifice qui a volé en éclats, avec les pertes abyssales du football professionnel, entraînant la montée en puissance de Diallo.

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